Dijon : des lycéens s'agenouillent en soutien à ceux interpellés à Mantes-la-Jolie

Jeudi soir, plus de 150 lycéens ont été interpellés par la police à Mantes-la-Jolie. Les images d'élèves mains entravées ou sur la tête, à genoux ou assis au sol ont choqués des lycéens dijonnais qui manifestaient ce vendredi.

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Alors qu'ils manifestaient contre les réformes de l'éducation, des lycéens se sont agenouillés en mettant leurs mains derrière la tête ce vendredi 7 décembre place du 30 octobre à Dijon.

Une image qui fait référence à celles diffusées depuis jeudi soir après l'interpellation de plus de 150 lycéens à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on découvre des dizaines de lycéens, mains entravées ou sur la tête, à genoux ou assis au sol, rassemblés dans le jardin d'un pavillon et dans une maison associative à Mantes-la-Jolie par quelque 70 policiers.
 

 
À Dijon, ce vendredi matin, des lycéens ont reproduit la scène qui les a choqués. "En se mettant à genoux, on apporte notre soutien, on montre qu'on n'est pas d'accord avec ça. On ne peut pas mettre plein de lycéens à genoux les mains derrière la tête comme si ils étaient tous coupables", explique une élève du lycée Le Castel de Dijon.
 


Les images de Mantes-la-Jolie ont choqué les jeunes, mais aussi certains de leurs professeurs qui les accompagnaient lors de leur manifestation ce vendredi matin. "J'ai appris ce matin ce qu'il s'est passé à Mantes-la-Jolie et je pense que c'est la honte de la République, explique Victor Diaferia, professeur de mathématiques au lycée Le Castel. Un tag, ça s'efface sur l'Arc de Triomphe. Mais ce qui est fait sur la jeunesse, c'est inadmissible."
 

Dans un tweet, le préfet de Côte-d'Or dénonce la "mise en scène" des lycéens dijonnais. "Le Préfet condamne une provocation tout à fait inappropriée à l'heure où les forces de l'ordre font face à des attaques d'une violence inacceptable", peut-on lire.
 
 

"Glaçant, inadmissible"

Au total, 151 personnes ont été interpellées devant un lycée après des heurts et dégradations à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines jeudi 6 décembre. Elles sont soupçonnés de "participation à un attroupement armé", selon le commissaire Arnaud Verhille.

En première ligne, le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a reconnu vendredi sur France Inter avoir été "choqué". Mais "nous sommes dans un climat de violence exceptionnelle", a-t-il rappelé, demandant qu'on "remette les choses dans leur contexte". 
 

Le ministre de l'Intérieur a lui défendu les interpellations jeudi de 151 personnes près d'un lycée de Mantes-la-Jolie assurant qu'elles intervenaient après de "véritables violences urbaines" dans cette commune des Yvelines. Christophe Castaner a assuré notamment que des dizaines de bouteilles de gaz avaient été jetées "robinet ouvert sur des barricades enflammées" juste avant ces interpellations qui ont créé la polémique.

Après la diffusion des images sur les réseaux sociaux, la gauche crie au scandale: "Quels que soient les faits reprochés, rien ne justifie cette humiliation de mineurs filmée et commentée", a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure dans un tweet.

Le député La France insoumise Eric Coquerel a appelé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à "condamner et punir les actes indignes de certains policiers présents à Mantes-la-Jolie".

"Glaçant, inadmissible", a résumé Benoît Hamon, fondateur du mouvement Générations. "Cela n'est pas la République. La jeunesse française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ?"

Laurent Saint-Martin, vice-président LREM de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a également jugé "choquantes" les images et assuré que "si effectivement il y a eu faute, nous serons les premiers à les condamner".

Ce vendredi midi, le Défenseur des droit a annoncé l'ouverture d'une enquête. Cette enquête portera "sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées des interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie", indique dans un communiqué cette autorité indépendante qui rappelle être chargée de "veiller au respect de la déontologie" des forces de l'ordre et de défendre "l'intérêt supérieur de l'enfant".
 
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