"Que vaut Dijon ?" C'est le titre d'un livre qui vient de paraitre. Deux auteurs se sont penchés sur la valeur immobilière de la capitale des Ducs de Bourgogne. Monuments, immeubleS, maisonS, tout est passé au crible. Mais certains spécialistes se font très critiques sur l'objectif de cette étude.

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29 millions d’euros pour la banque de France ! 8.5 millions pour le Grand Théâtre ! Des dizaines de millions d’euros pour les églises… Ces chiffres un peu irréels sont tirés d’un livre : « Que vaut Dijon ». Il est écrit par Patrice de Moncan, historien et économiste, et Jean-François Buet, agent immobilier à Dijon. L'ouvrage a été présenté ce jeudi 1er octobre à Dijon, en présence du maire de la ville, François Rebsamen. 

Les 31416 bâtiments de Dijon ont été passés au peigne fin comme l’explique Patrice de Moncan. « Dans chacun des onze secteurs de Dijon, on identifie le nombre de logements avec des valeurs différentes. On fait la somme et là on a environ 24 milliards d’euros. » Le même calcul a été fait pour les 500 000 mètres carré de bureau dijonnais (environ un milliard d’euros) et pour les 11 000 commerces (un autre milliard d’euros). Résultat : 26 milliards d’euros.

Pour comparaison, Paris est estimée à 700 milliards d’euros (27 fois plus !). Mais Dijon est assez proche de Bordeaux ou de Strasbourg. La ville montre aussi une certaine sagesse de son marché immobilier. « A Dijon, le prix au mètre carré est assez raisonnable, explique Patrice de Moncan. Il n’y a pas de grandes fluctuations. C’est un peu la même chose à Bordeaux. En revanche, à Paris, vous allez avoir des valeurs beaucoup plus fortes mais avec des hauts et des crises terribles. En 1992, l’immobilier à Paris s’est effondré. Il a fallu attendre 10 ans pour retrouver les mêmes valeurs. A Dijon, Bordeaux ou Strasbourg, on a quand même une constance. » De quoi rassurer peut-être les 33 534 propriétaires dijonnais.
 

Ça ne sert à rien, sinon  à faire de la publicité à telle ou telle personne

Jean Perrin



Mais ce chiffre de 26 milliards d’euros ne fait pas que des heureux. A l’image de Jean Perrin, le président de l’union nationale des propriétaires immobiliers de Côte d’Or. « Ce chiffre me fait un peu peur. D’abord parce que Dijon ne sera jamais à vendre. C’est tout à fait fictif. Si tout Dijon était à vendre, ça ne vaudrait plus rien. Il me fait peur surtout parce qu’au moment où les élus remuent ciel et terre pour trouver un milliard par ci ou par-là, ils se disent, voilà, on va taxer l’immobilier. »

Pour ce spécialiste de l’immobilier, mieux vaut se tourner vers les sites officiels. « Je n’aime pas trop ce genre d’étude fictive. Ça ne sert à rien, sinon  à faire de la publicité à telle ou telle personne. Si on veut savoir combien vaut un bien sur Dijon, il y a un site des impôts qui dit quelles sont les transactions qui ont eu lieu rue par rue et à quel prix. Les notaires ont aussi un site. Et c’est actualisé. »
 
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