Ce mercredi 7 octobre se tenait une audience pour l'occupation illégale d'un terrain, situé avenue de Langres à Dijon. La décision a été mise en délibéré au 4 novembre. Devant le tribunal, une quarantaine de personnes ont manifesté leur soutien aux occupants.
C'est un terrain vague situé sur l'avenue de Langres, près du rond-point de la Nation, à Dijon qui est au coeur du problème. Propriété de la ville de Dijon, le terrain est promis à un promoteur pour la construction d'un projet immobilier, baptisé Garden State. Cette décision avait fait l'objet d'un vote en conseil municipal. Le projet vise à la création de différents logements et jardins.
Rappel des faits
Depuis le samedi 13 juin, peu avant les élections municipales et au cours d'une opération nommée "prise de terre", un collectif d'environ 300 personnes s'était rassemblé sur ce terrain pour l'occuper. Les " squatteurs " sont opposés à la construction des immeubles. Depuis plusieurs mois, les occupants ont défriché le terrain pour en faire des jardins et des " espaces de rencontre " notamment.
Plus tard, le vendredi 24 juillet, les forces de l'ordre ont investi le "jardin partagé et occupé de l'avenue de Langres". Des tractopelles ont été missionnés pour évacuer le jardin et ses occupants. En milieu de matinée, les engins avaient rebroussé chemin, sans avoir évacué le jardin. Suite à cette opération, le maire PS de Dijon, François Rebsamen avait justifié la tentative d'évacuation, précisant que le terrain appartennait à la ville.
L'audience a débuté ce mercredi 7 octobre à 9h30
Avant le début de l'audience, un " petit déjeuner solidaire " a rassemblé une quarantaine de personnes devant la cité judiciare de Dijon. Ils manifestent leur soutien aux occupants mis en cause.Une occupation " illégale sans droit ni titre "
L'audience a démarré à 9h30 par la plaidoirie de l'avocat défendant les intérêts de la ville de Dijon, Me Arnaud Brultet. Il explique : " La mairie a saisi le juge pour faire constater une occupation illégale d'un terrain, sans droit ni titre. Ce terrain appartient à la ville, elle souhaite y construire un écoquartier de 330 logements " .De plus, selon l'avocat, les occupants " gênent la tranquillité du voisinage ". Toujours selon Me Brultet, des rapports de police ont été effectués et permettent d'en attester. " Ils veulent défricher le terrain, cultiver la terre et faire la fête " résume l'avocat.
" Ils réfléchissent à une nouvelle façon de vivre "
De son côté, l'avocate du collectif, Me Dominique Clémang a expliqué que ce collectif (devenu association en septembre dernier) " réfléchit à une nouvelle façon de vivre " . Ils souhaiteraient préserver cet espace de nature dans un quartier de plus en plus " bétonisé " .Selon l'avocate, la manifestation du 17 juin, dans le cadre de " l'appel national contre la réintoxication du monde", avait abouti à " une réunion et une occupation pacifique du terrain " .
À 10h30 et après 45 minutes d'audience, le jugement a été mis en délibéré au mercredi 4 novembre.
Retrouvez le reportage d'Elsa Bezin et Romain Liboz :