ENTRETIEN. "Si on ne réfléchit pas, dans 10 ans on est mort", selon Denis Favier, co-président des Assises Nationales du Commerce

Denis Favier, président de la Fédération des commerçants et artisans dijonnais Shop In Dijon, assure la co-présidence des Assises Nationales du Commerce. Celles-ci ont été lancées ce mercredi 1er décembre. L'objectif : réfléchir au commerce de demain.

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Les Assises Nationales du Commerce se sont ouvertes ce mercredi 1er décembre à Bercy. Pendant trois semaines se tiendront des tables rondes et des ateliers qui réuniront plus de 500 participants, dont des chefs d'entreprises, des représentants de consommateurs et des élus. Ils essaieront ensemble de réfléchir aux commerces de demain.

À la demande du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, c'est l'antiquaire dijonnais Denis Favier, également président de Shop In Dijon, qui en assure la co-présidence. Pour lui, il s'agit d'une occasion de réaliser "de nombreuses propositions pour réformer le commerce local et le rendre compétitif au niveau international". Au micro de France 3 Bourgogne, il a expliqué ce qu'il souhaitait accomplir avec cet événement.

Réfléchir aux commerces de demain, ça veut dire quoi ?

Denis Favier : Si on ne réfléchit pas, dans 10 ans on est mort. Ces Assises n'ont pas tout à fait lieu au bon moment, puisque décembre est le mois de la trésorerie, mais elles sont nécessaires. Ça veut dire qu'il faut qu'on coopère entre commerces de périphérie et commerces du centre-ville. Dans les villes, les commerces périphériques représentent 70% du chiffre d'affaire, ils sont un aimant dont ont besoin les commerces du centre-ville. Mais un ennemi commun est apparu, sans qu'aucun de nous ne le remarque vraiment. Cet ennemi, c'est Amazon, c'est le numérique. Si on ne fait rien, il va nous avaler tout cru.

Travailler ensemble "contre", c'est un enjeu primordial, parce que le commerce physique est lui-même primordial. C'est un lien social essentiel, l'une des pierres angulaires de la société. Il permet de donner de l'emploi à tous types de personnes qui n'ont pas forcément de qualifications. Et on a bien vu pendant le confinement ce que ça donnait lorsque les commerces physiques ont fermé. C'est ça, réfléchir au commerce de demain.

Quand on parle de "commerce de demain", de quoi s'agit-il ?

Denis Favier : On peut parler de "Phygital". C'est un concept qui existait avant, mais qui a été accentué par la crise du Covid. Ça veut dire qu'on a besoin de commerces physiques, mais qu'il faut que ceux-ci s'adaptent au commerce numérique. En pratique, c'est compliqué, parce que ce n'est pas certain que les petits commerçants de centre-ville, dont je fais partie, aient le temps et l'énergie pour prendre leurs articles en photo, s'occuper des sites internet... D'où la nécessité d'être tous ensemble, de travailler tous ensemble, grands commerces de périphérie et petits commerces de centre-ville. Il faut s'adapter mais aussi se mutualiser.

Comment fait-on pour que les commerces physiques aient une chance de survivre face aux géants du commerce en ligne ?

Denis Favier : Il faut que l'État nous aide. L'État doit permettre aux commerçants de mieux commercer. Vous savez, pendant les Assises, j'anime un atelier qui s'appelle "Reconquête du commerce dans les territoires". Le titre n'est pas choisi au hasard.

Il y a beaucoup de problèmes qui doivent être résolus si on veut que les commerçants physiques tiennent le choc. Il y a un problème d'accessibilité par exemple, pour les personnes qui vivent dans des endroits enclavés, il y a le problème des baux commerçants, qui existent depuis 70 ans, qui n'ont jamais été modifiés et qui ne sont plus du tout en adéquation avec les problématiques du commerce actuelles... Il y a aussi le problème de l'emploi et de l'ouverture le dimanche, permise aux commerces de centre-ville mais pas aux commerces de périphérie, sauf sur autorisation du président de la Métropole.

Autant de problèmes qu'il faut adresser, auxquels l'État peut souvent participer, avec des solutions fiscales et des aides financières.

Qu'espérez-vous de ces Assises ?

Denis Favier : Ce n'est même pas que j'espère. J'ai déjeuné avec Bruno Le Maire et Alain Griset en milieu de semaine, ils ont été très clairs : nous sommes dans l'obligation, d'ici la fin de ces trois semaines, de faire émerger dix points importants que l'État pourra faire réformer soit par décret, soit par loi au cours du prochain mandat. Les choses vont avancer !

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