Ce vendredi 26 novembre aura lieu le Black Friday 2021. A Dijon comme ailleurs en Bourgogne, l'opération est moins populaire qu'avant. Les commerçants indépendants sont peu enthousiastes.
Le Black Friday a lieu cette année le vendredi 26 novembre. Tout au long de la journée, les marques participantes proposent des promotions sur leurs produits. À Dijon, certaines grandes enseignes comme la Fnac ou Les Galeries Lafayette démarrent même les réductions plusieurs jours auparavant.
L'initiative, importée depuis les États-Unis en 2013, a su séduire au fil des ans les consommateurs français. En 2019, plus de 56 millions de transactions bancaires auraient été enregistrées pendant les 24 heures de l'opération.
Pourtant, l'engouement autour de cette journée "prix bas" semble désormais s'étioler. Une étude publiée mi-novembre par l'Observatoire Société et Consommation révèle que seuls 41% des Français envisagent de réaliser des achats pour le Black Friday, soit 15% de moins qu'en 2019. Presque 80% des consommateurs estiment en effet que l'opération pousse à la surconsommation. Un avis partagé par certains commerçants.
À Dijon, des commerçants indépendants peu enthousiastes
"Pourquoi les produits seraient subitement moins cher un jour et plus chers le lendemain ?", s'interroge Bertrand Arqué, responsable du magasin de vêtements "TriRox", dans le centre-ville dijonnais. Installé depuis plusieurs années, il n'a jamais participé au Black Friday.
"Je ne veux pas abreuver de promotions mes clients toute l'année", abonde-t-il. "À force de voir des réductions tout le temps, on ne sait plus ce qui est cher ou pas. Je préfère vendre au prix juste toute l'année."
Plutôt que des promotions, il proposera le 26 novembre un atelier pour réparer gratuitement les vêtements. Une alternative aux promotions qu'il estime plus éthique, car ne poussant pas à la surconsommation.
Quand j'entends Amazon, ça me donne de l'urticaire.
Bruno Humbert, responsable de "Une vie de rêve"
Le même constat est réalisé par Bruno Humbert, responsable du magasin de mobilier "Une vie de rêve". Selon lui, à cause du Black Friday, les clients attendraient les quelques jours où les prix baissent pour acheter.
"À cause de ça, en novembre, on ne travaille pas beaucoup", ", lance-t-il. "Ça fait 20 ans que je suis installé, et j'ai commencé à voir ça il y a sept, huit ans. Je trouve ça un peu déplorable que ce soit arrivé en France. C'est une invention américaine. Moi, quand j'entends Amazon, ça me donne de l'urticaire."
Il précise cependant qu'il adaptera sa façon de travailler le 26 novembre. Pour les clients qui le demandent, il se dit prêt à adapter les prix de ses produits.
Comme tout le monde le fait, on est obligé de le faire.
Laurent Hennebelle, responsable de "Show Rooms"
De son côté, Laurent Hennebelle participe à l'opération à contrecœur. Il est responsable de "Show Rooms", une boutique de prêt-à-porter au centre-ville.
"Je ne crie pas sur tous les toits que je fais le Black Friday", explique-t-il. "Mais comme tout le monde le fait, on est un peu obligé de le faire aussi." Selon lui, avec la crise sanitaire, les clients regardent encore plus les prix qu'auparavant. Il déclare vouloir "faire un effort" pour faire plaisir à sa clientèle. "Et puis ça fonctionne", ajoute-t-il. "Il faut être honnête, il y a une question économique derrière, d'autant plus par les temps actuels."
Malgré les critiques faites au Black Friday par les commerçants et les consommateurs, l'événement semble avoir de beaux jours devant lui. Selon les chiffres de l'Observatoire Société et Consommation, seuls 29% des sondés seraient favorables à son annulation.