Depuis le début de la crise sanitaire en 2020, ils sont de plus en plus nombreux à faire leurs trajets à bicyclette pour concilier mobilité, écologie et économie. Des dispositifs se développent en Côte-d’Or pour soutenir cette évolution des pratiques.
Au pays de l'automobile, le vélo est prince. En 2020, si 72,8 % des Français ont préféré leur voiture pour se rendre au travail selon une étude de l’Insee, ils sont de plus en plus nombreux à monter en selle pour leurs trajets de proximité. À Dijon et en Côte-d’Or, les structures se multiplient pour accompagner et répondre à cette demande grandissante. Pour sa fête nationale ce samedi 29 mai, le vélo est en forme.
L’entreprise Douze Cycles basée à Ladoix-Serrigny près de Beaune (Côte-d’Or), conçoit depuis 2012 des vélos cargos disposant de caissons avant, pour transporter des enfants, des bagages, ou des courses. La structure, qui a installé son usine à Longvic (Côte-d’Or) il y a un an, constate une augmentation continue de sa clientèle. "Notre croissance est forte depuis 2012. Il y a une volonté générale de se déplacer en vélo, sachant que l’on retire petit à petit les véhicules des centres villes", affirme Arno Liegon, directeur de la communication de la société. Pour la Fête du vélo ce samedi, Douze Cycles ouvre d'ailleurs son atelier à sa clientèle, pour lui faire tester ses derniers véhicules.
L’effet du confinement
Du côté de La Bécane à Jules à Dijon, où on répare et/ou vend des vélos d’occasion, on ressent aussi cette demande grandissante et on y voit un effet positif de la crise sanitaire. "Avec le confinement, les gens se sont aperçu que le vélo est un moyen de déplacement autonome et plus sûr. C’est pratique en terme de mobilité", estime Céline Noël, directrice de l’atelier.
La pratique du vélo s’est également démocratisée à travers le dispositif "Coup de pouce vélo". Une prime de 50 euros qui a financé 1,9 millions de réparations de bicyclettes entre mai 2020 et mars 2021. "Les personnes font plus attention. Avant, on estimait qu’il y avait 2 millions de vélos inutilisés en France. Maintenant, le vélo devient commercial et attractif. Ce n’est plus un objet que l’on utilise un peu, puis que l’on met de côté", affirme Céline Noël.
Le profil des utilisateurs a évolué
Au total, l’utilisation du vélo a bondi de 27 % en 2020 par rapport à 2019 selon l’association Vélo et territoires. Une hausse plus marquée en ville (+31 %) qu’en milieu rural (+15 %). "Il y a une complémentarité avec la voiture. Pour les déplacements de proximité jusqu’à 30 kilomètres, on peut utiliser nos vélos. Cela sert pour amener les enfants à l’école, faire ses courses ou ses livraisons", présente Arno Liegon, dont l’entreprise fournit 50 % de particuliers et 50 % de professionnels.
À la Bécane à Jules, on note un changement dans le profil des utilisateurs depuis l’ouverture de l’atelier il y a 15 ans. Le vélo est devenu plus familial et plus utilitaire. "Avant, on n’avait que des militants, maintenant on a des travailleurs, des parents qui veulent un vélo pour que leurs enfants aillent à l’école. On a toutes les strates de population qui arrivent", confie la directrice.
Des véhicules de mieux en mieux équipés
Si le vélo séduit de plus en plus, c’est aussi parce qu’il apporte de nouvelles garanties de sécurité et de longévité. Le vélo cargo de Douze Cycles propose un équipement complet pour rassurer ses utilisateurs. "On a des freins hydrauliques, des protections pour les enfants, des ceintures de sécurité, des sièges et des guidons qui se règlent. L’idée, c’est de s’inscrire dans la durée d’utilisation. C’est un certain investissement, il faut qu’il puisse tenir longtemps", explique le directeur de la communication.
Le vélo cargo coûte en effet 5 000 euros en moyenne. Cela reste moins qu’un véhicule neuf, pour lequel il faut débourser plus de 26 000 euros, là aussi en moyenne, en France. "Sur le plan économique, le vélo est plus abordable", souligne Céline Noël. La Bécane à Jules propose à la vente des vélos reçus en don, puis restaurés. "On reçoit quatre à cinq vélos en moyenne par semaine. Maintenant, le vélo électrique est à 1 800 euros en prix moyen. Ceux qui ont moins d’argent prennent un vélo classique", détaille la directrice.
Pour continuer à promouvoir la pratique, outre la fête du vélo, la 1ère édition de "Mai à vélo" se poursuit partout en France.