L'entreprise Look Cycle brille régulièrement au plus haut niveau du vélo : pédales adoptées par le vainqueur du dernier Tour de France, vélo de l'équipe de France pour les prochains JO de Tokyo. Une fierté pour le fabricant, basé à Nevers, qui mise sur le haut de gamme et l'innovation pour exister.
Le eGotham est le dernier né de Look Cycle, ce modèle signe l'entrée de la marque nivernaise dans la gamme des vélos électriques urbains. C'est un modèle haut de gamme, à près de 4500 euros. Le coût d'un cadre carbone, pour tenter de se démarquer de la concurrence.
"Le carbone fait un cadre beaucoup plus léger. La majorité des vélos électriques en aluminium pèse autour de 23 ou 24 kilos. Là, on est sur un vélo qui ne pèse que 16 kilos, précise Frédéric Caron, chef de produit. C'était vraiment bien de pouvoir proposer un modèle urbain comme celui-ci. C'est vrai que jusqu'à maintenant, on ne s'était pas forcément attardé sur ce segment là."
Car le positionnement de Look depuis son arrivée dans le monde du vélo, dans les années 1980, reste la performance. L'équipe de France de cyclisme sur piste fait confiance à la marque pour les prochains Jeux de Tokyo. Son nouvel allié dans sa quête de l'or olympique à Tokyo, c'est le T20, un vélo nouvelle génération pour viser le plus haut niveau.
"En tant que sprinteur, on est très avantagé grâce à ce vélo. Il est beaucoup plus rigide, il est beaucoup plus léger aussi, explique Mathilde Gros, championne d'Europe de keirin. Il ne faut pas oublier que c'est un sport chronométré où chaque millième compte. Cela m'est déjà arrivé de perdre pour un millième. Donc c'est vrai que c'est important d'avoir des outils très performants."
"La diffférence, on la sent tout de suite, ajoute Grégory Baugé, triple médaillé d'argent olympique. C'est pour ça que de ce côté là, on sera libéré dans notre tête pour pouvoir tout donner sur le vélo."
Une part de Bourgogne qui brillera au Japon. Trois ans et demi de développement dans les ateliers de Nevers ont été nécessaires pour créer ce puzzle de carbone. "Le savoir-faire de Look, c'est de pouvoir réaliser des cadres en carbone très performants", précise Vincent Hisolterboch, directeur de la recherche et du développement de l'entreprise.
Jouer avec les limites, les matières, pour atteindre un cadre d'environ 1,5 kilo. Une performance, née de 35 ans d'expérience, et d'une attention portée à chaque vélo. Là encore, c'est du très haut de gamme. Pour le grand public, il faut compter au moins 10 000 euros pour un vélo tout équipé. Le prix d'un savoir-faire français, avec 130 salariés sur le site de Nevers, face à la concurrence asiatique.
Une production haut de gamme en France
"Nous avons décidé de garder une partie de notre production, notamment le très haut de gamme pour la performance en France. Ça nous donne la confidentialité dans le développement, une certaine flexibilité pour pouvoir répondre aux exigences des athlètes de la manière la plus précise et rapide", confie Federico Musi, le président de Look Cycle.Avec 45 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, la société reste une référence. Son produit phare reste les pédales. C'est elle qui a inventé le modèle automatique. Aujourd'hui la marque propose aussi une gamme de pédales plates.
Look Cycle compte bien garder sa position, en s'appuyant sur l'innovation, vers le vélo électrique, ou le VTT notamment. Tout en visant la performance sur la route et la piste, à commencer par les prochains Jeux de Tokyo.
Une partie de ce reportage a été tournée avant les mesures imposant le port du masque en entreprise.