À Dijon, la vie s'est organisée autour de ces samedis jaunes. De l'inhabituel on est passé au banal. Dans la capitale bourguignonne, certains choisissent d'éviter le cortège quand les commerçants ferment leurs grilles au passage des "gilets jaunes", avant de les rouvrir.
Les premiers rayons de soleil de l'année, riment souvent avec les premières sorties en terrasse. Mais les Dijonnais doivent composer avec les "gilets jaunes" qui investissent la rue chaque samedi après-midi.
Les commerçants du centre-ville ont mis en place leur petite routine. Après 14 semaines de mobilisation, la machine est bien rodée. "En général, ils passent à 15h et à 17h, donc on sait qu'aux alentours de 15h et 17h, il va falloir baisser les grilles, détaille Chantal Clerc, la responsable d'une bijouterie. Autant, au mois de décembre ce n'était pas encore très rôdé, la clientèle était très frileuse et ne venait pas forcément. Et puis maintenant que les habitudes sont prises, les clients viennent avant et après et vont prendre un café pendant."
Habitudes prises
Depuis trois mois de samedis jaunes, les promeneurs ont pris l'habitude de s'organiser, pour éviter les cortèges, ou pour composer avec. "Dans la mesure où on ne manifeste pas, on n'a pas envie d'avoir des vapeurs de gaz lacrymogènes ou des foules qui viennent comme ça. Ce n'est pas très agréable", explique un passant. "C'est super compliqué, parce que j'habite au centre-ville. Du coup, je suis tout le temps bloquée. On fait tout pour que le samedi, on n'ait pas besoin de sortir", indique une autre.Mais pour Bruce Dupic, un "gilet jaune" que nous avons rencontré rue de la Liberté, la perturbation est ponctuelle et le dérangement moindre. "La manifestation est passée à Dijon. Mais on voit très bien qu'il y a encore de l'activité. Effectivement, pendant 15 à 20 minutes il y a une petite perturbation, mais après la vie reprend son cours", affirme-t-il.
Une perturbation donc temporaire en début d'après-midi, qui n'a pas empêché les badauds de profiter du beau temps et du retour du printemps ce samedi 16 février, avant les tensions de la fin de journée entre manifestants et forces de l'ordre.