Speaker emblématique du DFCO, Anthony Buonocore sera animateur pendant la coupe du monde de rugby 2023. Un palier important dans une carrière déjà riche pour cet enfant de Dijon. Pour France 3 Bourgogne, il revient sur son parcours.
À Dijon, il est devenu une voix iconique. Anthony Buoconore a débuté sa 15ème saison en tant que speaker du DFCO il y a quelques semaines. Son rôle : annoncer les compositions, les changements, les buts et les résultats... Mais surtout animer le stade pendant les matchs, et y faire naître une ambiance de feu pour les joueurs et le public.
Né à Dijon, cet enfant de la ville a tout connu avec le club de la chouette : des affiches de premier plan en Ligue 1, aux heures plus sombres en Ligue 2 et tout récemment en National.
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Anthony Buonocore a une voix bien connue dans la région, qui va très bientôt dépasser les limites de la Bourgogne. Le Dijonnais de 37 ans a été sélectionné pour être le speaker de plusieurs matchs de la coupe du monde de rugby, qui se déroule en France. Une magnifique étape, dans une carrière déjà bien remplie.
Vous êtes l'un des speakers pour la coupe du monde de rugby 2023 qui se passe en France, mais quel est votre rapport à ce sport ?
Déjà, j'adore le rugby. J'avais déjà animé la finale de Top 14 entre Toulouse et Clermont au stade de France, et c'était incroyable. Pour la coupe du monde, j’ai été sélectionné pour animer cinq matchs de poule. J’ai plusieurs pays anglophones, la France… Des territoires qui respirent le rugby.
On sent votre excitation. Un peu de stress aussi ?
C’est une pression hyper positive. Dans ma carrière, j’ai tout connu mais là c’est la coupe du monde. Le rugby, c’est une ambiance différente. Il n’y a pas de conflits, c’est une grande fête. Peu de sports peuvent s’en vanter.
Qu'est-ce qu'un bon speaker ?
Il faut de l’humilité, le savoir-être et le savoir-paraître. La star, ce n’est pas nous, mais le club qui nous a engagés. On doit toujours garder le sourire, on est le catalyseur entre le public et les joueurs. Il faut toujours rester positif, car on est un vecteur de communication. C’est aussi beaucoup de travail et de recherche. Il faut travailler pour ne pas avoir à anticiper.
France 3 Bourgogne : Comment êtes-vous devenu speaker au DFCO ?
Lorsque Bernard Gnecchi était président du club, il voulait développer l’aspect événementiel et la partie restauration du club lors de la montée en Ligue 2. Il cherchait quelqu’un pour s’en occuper et j’ai été embauché.
Mon père a porté les couleurs du club, et mon grand-père était intendant de 1989 à 1996. Je connais le stade depuis tout petit, on peut dire que je suis né ici. J’étais capo du groupe d’ultras “les téméraires” lors de mes études.
La veille d’un match de coupe de la Ligue, le 1er août 2009, le speaker du club annonçait qu’il ne pourrait pas tenir son rôle. On a cherché un remplaçant et puis j’ai dit au président que j’allais le faire. Je connaissais très bien le public et les rouages du métier. 14 ans après, je n’ai toujours pas lâché le micro.
Une aventure avec des hauts et des bas, comment le vivez-vous ?
Je suis un privilégié de faire ce métier. J’ai connu la Ligue 1, la Ligue 2, le National… Ce n’est pas le cas de tous les speakers. Mais peu importe la division, j’y mets beaucoup de passion. Même si ce n’est pas la même ambiance qu’un match de Ligue 1, j’exprime les mêmes émotions.
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Quel est votre meilleur souvenir en tant que speaker du DFCO ?
Les barrages pour rester en Ligue 1 face à Lens. Il y avait un souci avec la tribune extérieure et le coup d’envoi du match a été décalé de dix minutes. Lens est rentré dans les vestiaires, mais les joueurs du DFCO sont restés sur le terrain.
J’ai senti que c’était le moment de créer quelque chose entre les joueurs et l’équipe. Je me suis mis en mode capo, et j’ai retourné le stade. Il y avait une telle puissance et une telle énergie à ce moment-là, j’ai pris un pied extraordinaire. Aujourd'hui encore, les joueurs qui étaient présents me parlent encore de ce moment.
Et en 2016, vous passez au niveau supérieur en étant choisi pour être animateur d'un événement sportif majeur...
Oui, j’ai animé un match à Dijon pour l’association “Dijon Alzheimer” entre l’équipe de France de 1998 et les légendes de l’Olympique Lyonnais des années 2000. Je ne le savais pas, mais des émissaires de l’Euro 2016 étaient présents. Après l’événement, ils sont venus me voir pour me dire qu’ils me voulaient pour animer des matchs à Lille pour la compétition, et j’ai accepté.
Une de vos plus belles expériences ?
Ça a été un kiff monumental. Le stade était plein avec plus de 60 000 personnes. Je me rappelle avoir animé un match où l’Allemagne jouait. J’avais tellement de pression quand il fallait prononcer le nom de certains joueurs (rires) ! J’ai vécu des matchs à rebondissement, les joueurs venaient me voir pour fêter la qualification. Ce sont des moments inoubliables, j’en suis ressorti bien plus fort, et c’était une expérience extraordinaire.
Après la coupe du monde, on vous retrouve à Dijon ?
Oui bien sûr. Là je vais rater deux matchs au stade Gaston-Gérard, mais je vais revenir. Dijon c'est ma maison. Être speaker, c’est énormément de passion, et d’amour pour le club. Et j'aime le DFCO.