INTERVIEW. "On offrira une expérience unique", ce Bourguignon est chargé de l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023

La Coupe du monde de Rugby 2023 approche à grand pas et un Bourguignon est le pilier de son organisation. Nicolas Schpoliansky, résident du village de Charrecey, près de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) est chargé de la cérémonie d'ouverture et de tous les avant-matchs de la compétition. Entretien.

Le 28 octobre prochain, Nicolas Schpoliansky pourra souffler. Ce samedi soir, aux alentours de 23h15, la finale de la Coupe du monde de rugby 2023 aura livré son verdict, dans l'enceinte du Stade de France. La pression qui pèse sur les épaules du Saône-et-Loirien d'adoption, habitant de Charrecey, près de Chalon-sur-Saône, commencera à s'alléger.

Le quinquagénaire ne sera pas sur le terrain, loin de là, mais il est un rouage essentiel et méconnu de la bonne tenue de l'événement, œuvrant en coulisses pour concocter une cérémonie d'ouverture et des avant-matchs d'exception. Entretien.

France 3 Bourgogne : Nicolas, quel est votre rôle précis pour cette Coupe du monde de rugby 2023 : 

Nicolas Schpoliansky : C'est assez simple. En premier lieu, je gère la cérémonie d'ouverture de la compétition, qui aura lieu le 8 septembre au Stade de France avant le 1er match de la compétition, France - Nouvelle-Zélande. La Fédération française de rugby (FFR) et son comité d'organisation de l'événement m'ont chargé de la production de cette cérémonie, qui sera un peu la vitrine du Mondial.

On suppose que c'est beaucoup de travail et de responsabilités ?

Totalement. On travaille dessus depuis plus de 3 ans. Le côté artistique est géré par un célèbre acteur français oscarisé qui avec ses concepteurs préparent tout un scénario pour la cérémonie. Moi, je m'occupe du reste. Lumières, musiques, figurants, etc. Il faut mettre en place tous les financements nécessaires à la bonne marche du spectacle et faire le lien avec tous les acteurs du moment.

On a World Rugby (la fédération internationale de rugby, ndlr), les nombreux diffuseurs et télévisions qui retransmettent l'événement, les nombreux prestataires pour chaque domaine, etc. Et bien sûr, le plus important, rester dans les clous du budget (rires). Le but : sortir une belle chose le 8 septembre et offrir une expérience unique aux spectateurs et téléspectateurs.

D'ailleurs, pouvez-vous nous en dire plus sur cette cérémonie ?

Pour l'instant, pas grand-chose, car la Fédération n'a rien officialisé. Je peux seulement vous dire qu'il y aura de nombreux invités, qui représentent notre pays et qui mettront en valeur la France. L'idée, à travers cette cérémonie, est de faire vivre une histoire. Ce ne sera pas une multitude de petits shows. Il y aura une cohérence. Bien sûr on aura du son, des lumières, des effets spéciaux. Et du monde ! Des centaines de figurants seront mobilisés. Mais cette cérémonie, ce n'est pas ma seule mission.

C'est-à-dire ?

Je m'occupe également de la mise en scène des autres rencontres de la compétition. Ecrans géants, musique, lumière, speakers, effets spéciaux, protocoles, remises des récompenses...Tout ça fait partie de mes attributions. Si on veut résumer, c'est tout ce qui habille le sport, la fan experience. En gros tout ce que le public vit quand il arrive dans le stade. 

On a donc 48 matchs "à livrer", dont parfois, en phases de poules, plusieurs matchs par jour, dans neuf stades différents. Mais heureusement, je suis pas tout seul, j'ai une grosse équipe autour de moi et le comité est très structuré. C'est une grosse machine.

Dans quel état d'esprit êtes-vous, à l'approche du début de la compétition ? 

Le vrai coup d'envoi, c'est le 8 septembre 2023 mais personnellement je suis sous tension depuis déjà un an et demi. C'est énormément de travail. Bien sûr, comme vous pouvez l'imaginer, ça s'accélère depuis quelques semaines, les rendez-vous et aller-retours à Paris se multiplient. Je dirais que je suis rentré dans un énorme tunnel, qui va durer jusqu'au 28 octobre 2023, la date de la finale.

Reconversion professionnelle en Saône-et-Loire après le mondial

On suppose qu'il faut de l'expérience dans l'événementiel pour en arriver là ?

C'est vrai. Personnellement ça fait 30 ans que je suis dans l'événementiel. J'ai commencé dans le show business, notamment en étant l'assistant de Jacques Villeret pendant une année, lorsqu'il jouait au théâtre Le dîner de cons. Après j'ai fait de l'événementiel grand public, puis pour les entreprises.

Puis vient l'événementiel sportif...

Oui. Mon rapport avec le sport a commencé il y a 20 ans, en 2003, quand j'ai pu travailler sur les championnats du monde d'athlétisme à Paris. Là j'ai mis un pied dans l'événementiel des grands événements sportifs. Puis j'ai enchaîné avec la Coupe du monde de rugby 2007, en France et au Royaume-Uni, où j'étais chargé des mêmes missions qu'aujourd'hui. Depuis, je n'ai plus quitté le ballon ovale, un sport que j'ai pratiqué et qui m'a toujours passionné.

La Saône-et-Loire, c'est fabuleux ! Il y a tout : du vin, à manger, des paysages très divers, des gens extrêmement sympathiques. C'est un peu le paradis

Nicolas Schpoliansky

Une passion que vous menez aujourd'hui depuis la Bourgogne, en Saône-et-Loire ! Expliquez-nous.

Je suis un Bourguignon d'adoption. Pour moi la Bourgogne est la plus belle région de France. J'habite à Charrecey, en Saône-et-Loire, car je suis tombé amoureux de ce département. Ici, c'est fabuleux ! Il y a tout : du vin, à manger, des paysages très divers, des gens extrêmement sympathiques. C'est un peu le paradis. Et puis on est qu'à 1h30 de Paris en TGV, donc pour le boulot, c'est pratique. Pour nous, ici, c'est ce qui ce fait de mieux. La Saône-et-Loire est sans doute un des plus beaux endroits de France, qui mérite d'être plus connu. Après la Coupe du monde, c'est ici que je vais mener ma reconversion.

Comment ça ?

Après le 28 octobre, c'est sûr, j'arrête tout. A Charrecey, j'ai créé un gîte, une "cave à manger", un bar à vin, une salle de séminaire. Voilà ma reconversion : je vais me consacrer à mes chambres d'hôtes, à l'œnotourisme, tout en organisant sans doute quelques événements liés au rugby, ici, en Saône-et-Loire.

Donc plus de grandes compétitions ?

Je suis un peu fatigué de tout ça. C'est un métier où on est toujours dans le stress, tout le temps tendu. Et puis beaucoup de choses ont changé : que ce soit au niveau des clients, des attentes de ceux qui nous embauchent, des budgets. On attend toujours plus de rentabilité avec des budgets plus serrés. Ça devient très compliqué.

A partir du moment où on ne prend plus de plaisir, on doit arrêter car ça ne peut pas fonctionner. Je ne parle pas de la Coupe du monde de Rugby, car j'ai la chance de pouvoir travailler sur un sport que j'adore. Mais pour la suite, c'est stop. Les grandes compétitions, ce n'est plus mon univers. Il y a tellement de contraintes qu'on finit par ne plus y arriver. Je serais mieux en Saône-et-Loire (rires).

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