Santé : une étude pilotée par Dijon pour comprendre les comportements face à l'homéopathie

Des enseignants-chercheurs de l'université de Bourgogne-Franche-Comté vont étudier nos habitudes vis à vis de la consommation de médicaments homéopathiques, une pratique qui fait toujours débat.

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Des chercheurs de l'université de Bourgogne-Franche-Comté ont lancé, avec des collègues polonais, une enquête sociétale concernant l'homéopathie. "Qu'est-ce qui oriente le choix de chacun en faveur ou en défaveur de l'homéopathie ?", interroge le projet baptisé Homeocss.

Nous avons rencontré Emmanuella Di Scala, maître de conférences à l'université Bourgogne-Franche-Comté et responsable de ce projet. Le grand public peut participer à l'étude sur un site internet dédié et en apprendre plus sur la démarche.
 

France 3 Bourgogne

Des enseignants-chercheurs vont étudier nos habitudes vis à vis de la consommation de médicaments homéopathiques, une pratique qui fait toujours débat.



Quelle est la nature de votre projet ?
Emmanuella Di Scala : Ce projet Homeoccs porte sur une controverse sur l'homéopathie. Il cherche à savoir qu'est ce qui oriente chaque individu en faveur ou en défaveur de l'homéopathie.

Pour ce faire, on va essayer de cibler différents publics, aussi bien grand public que médecins, pharmaciens, experts scientifiques, chercheurs en homéopathie.



Comment va se dérouler cette étude ?
C'est une équipe pluridisciplinaire, indépendante et non financée, c'est important aussi de le dire. Elle ne sera financée que par des dons participatifs.

Cette équipe est composée d'enseignants mais aussi  d'enseignants-chercheurs de sciences de l'éducation, de sciences de l'information et de la communication, scientifiques et pharmaciens.

L'enjeu de cette étude est aussi d'établir une comparaison entre France et Pologne. Pourquoi France et Pologne, avec une équipe d'ailleurs polonaise équivalente, parce que la France est le premier producteur et consommateur de médicaments homéopathiques, avec le peloton en tête l'Italie et l'Allemagne.

Alors que la Pologne, arrivée dans l'Europe en 2004, n'est que dans les dixièmes environ aux consommateurs et producteurs.

Donc il était intéressant d'étudier l'aspect culturel aussi qui est impliqué dans l'analyse et l'orientation la vision de chacun en faveur ou en défaveur de l'homéopathie.



En quoi ce projet est-il utile à la société ?
Ce projet peut être utile selon deux enjeux. Tout d'abord, parce qu'il est vrai que cette controverse existe depuis fort longtemps.

D'autant plus avec cette actualité, notamment la tribune de médecins signataires en défaveur de l'homéopathie l'an dernier, et puis le positionnement des politiques et du ministère de la santé, via la Haute autorité de santé (HAS) qui proposera son analyse sur le sujet face aux déremboursements
(lire ci-dessous).

Donc il pourra permettre d'élargir la réflexion sur le sujet de la controverse de l'homéopathie. Mais de l'élargir d'un point de vue sociétal, et non pas scientifique pharmacologique en se positionnant pour ou contre. Mais en cherchant à comprendre pourquoi les gens font cette démarche, quel que soit le public ciblé : grand public, médecins, etc.
 

L'homéopathie bientôt déremboursée ?
Technique née il y a 200 ans et appréciée des Français, l'homéopathie consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale, dans l'espoir de guérir. Certains médicaments sont remboursés à hauteur de 30%, bien que leur efficacité n'ait pas été évaluée scientifiquement.

Cela pourrait bientôt changer. À la demande du ministère de la Santé, la Haute autorité de santé (HAS) est en train d'évaluer l'efficacité de l'homéopathie et le bien-fondé de son remboursement. Initialement prévu pour février, l'avis de la HAS devrait finalement être rendu au printemps 2019.

"Les jeux ne sont pas faits", promet le docteur Anne d'Andon, chef du service Evaluation des médicaments à la HAS, dans le documentaire "Homéopathie, la guerre est déclarée", diffusé sur France 5 le 15 janvier. Selon elle, le tout est de savoir si l'homéopathie "apporte un service au patient et à la collectivité".

"On peut imaginer rembourser un placebo à partir du moment où il a une certaine efficacité, c'est-à-dire qu'il change quelque chose", selon le docteur d'Andon. "La HAS donnera un avis mais après, la décision (de dérembourser ou non) sera politique", a souligné le Dr. Bentz.

En 2017 les ventes totales d'homéopathie s'élevaient à près de 620 millions d'euros en France, selon des données du cabinet OpenHealth. Le laboratoire Boiron représente environ 60% du marché. Sur ce total, les ventes sur prescription médicale s'élevaient à 340 millions d'euros.

avec AFP
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