Cela a commencé par un projet de musique de film, finalement c’est devenu un album, et le début d’une carrière ! Riche d’une première expérience en groupe avec les Lust de Besançon, Bruno de Bona a donné naissance à A Lucky Pilot il y a 20 ans, une formation solo qui ne cesse de progresser depuis 2019.
Il a deux passions dans la vie, l’œnologie et la musique. La première est devenue son métier, la deuxième son passe-temps favori. D’abord en groupe, avec les Lust, où Bruno de Bona a connu des belles satisfactions musicales, des Eurocks en Franche-Comté à Londres, en passant par l’enregistrement d’un album à Chicago. Puis en solo, avec le retour de sa formation « A Lucky Pilot » depuis 2019 pour s’ancrer dans du post-rock très marqué par les années 90 outre-Manche.
"La musique anglo-saxonne me plaît énormément, notamment le noise des années 90, et les labels britanniques comme Touch and Go et Warp, ce sont des grosses sources d’influences pour moi" dévoile Bruno. Mais l’artiste compose aussi grâce à ses trajets en train, en voiture ou en avion. "J’ai toujours de la musique en tête, mais c’est surtout lorsque je suis dans un moyen de locomotion qu’elle est intéressante pour moi !" raconte-t-il. "Je suis happé par quelque chose, soudainement inspiré et j’ai des idées qui me viennent à l’esprit direct, poursuit le Franc-Comtois ; les jams d’abord et les rifs ensuite. Ce n’est pas le schéma habituel, mais chez moi c’est comme ça que cela se passe. Après je rentre chez moi, je retranscris tout et j’improvise !" s’amuse-t-il.
Un pilote qui a trouvé sa voie
À vrai dire, c’est en solo que Bruno s’épanouit le plus, au contrôle de tout, de A à Z. D’où son nom d’artiste d’ailleurs. "Je peux toucher à tous mes boutons, tout seul et je me sens chanceux de cela, un peu comme un pilote dans l’avion" raconte-t-il. Un pilote, qui propose à juste titre une musique planante, douce malgré certains larsens surprenants. Rien n’est laissé au hasard, un peu comme les décors de cinéma, qui lui plaisent beaucoup.
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Mais finalement, ce que sa musique nous dit de lui, c’est surtout qu’il se plaît dans un état perpétuel de nostalgie et la mélancolie. "Je lutte contre cette nostalgie, mais j’ai une propension à l’être très régulièrement et forcément ma musique n’y échappe pas" témoigne le rockeur. Son morceau phare "Expectations/Disillusions" est assez parlant d’ailleurs. La confrontation de deux mondes, celui d’avant idéalisé, celui d’aujourd’hui cultivé par une longue liste de regrets, mais avec aussi un peu de curiosité pour notre futur. Sur le papier rien de très joyeux, mais quand on voit ce pilote chanceux prendre autant de plaisir à jouer ses titres les uns après les autres, on s’imagine que ce n’est pas si mal de se laisser porter par la mélancolie.
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#studio3 a été réalisé par les équipes de France 3 Bourgogne
- Mise en images : Cyrille Fouquin
- Techniciens vidéo : Jonathan Labreuche et Robin Martin
- Son : David Fleury et Arnaud Tock
- Lumières : Jean Picard
- Cadreurs : Jean-Christophe Leduc et Jean-Philippe Beulaygue
- Scripte : Nathalie Rabouh
- Infographie : Cyrille Fouquin
- Montage : Laurence Crotet-Beudet
- Journaliste : Fabienne Acosta