À Mayotte, la population souffre d'une longue sécheresse qui dure depuis des mois. Chaque jour, 330 000 bouteilles sont distribuées aux habitants. Romain Auvert, pompier volontaire en Côte-d'Or, s'est rendu sur place pour prêter main forte. Il nous raconte sa mission.
Voilà plusieurs mois que la situation se dégrade à Mayotte. En plus d'une forte insécurité, causée par des affrontements entre bandes violentes, le département fait face à une forte crise de l'eau. En cause, une sécheresse qui semble ne jamais devoir finir.
Résultat, des dizaines de pompiers ont été appelés en renfort de l'Hexagone. Parmi eux, l'adjudant-chef Romain Auvert, pompier volontaire en Côte-d'Or. Parti fin novembre, il vient de rentrer en France métropolitaine après une mission de trois semaines. Il témoigne au micro de France 3 Bourgogne.
En quoi consistait votre mission à Mayotte ?
Romain Auvert : Ma mission, c'était la distribution de l'eau à la population. On se levait le matin à 4h30, à cause de la chaleur. À environ six heures du matin, on arrivait sur nos sites de distribution, et vers 6h30, les habitants arrivaient récupérer leurs bouteilles.
Nous étions dix dans mon unité : chaque jour, on distribuait entre 18 000 et 20 000 litres d'eau. Ce qui nous a fait, sur trois semaines, un total d'un million deux cent mille litres distribués.
Comment s'est déroulée cette mission ?
R. A. : C'était une mission très particulière, car à Mayotte, c'est la pauvreté totale. Les gens habitent dans des maison en taule et dorment sur de la terre battue.
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Il y a eu de l'agressivité, aussi. Parfois, on s'est fait caillasser : les gens étaient tellement pressés d'avoir de l'eau qu'ils en étaient agressifs. Surtout entre eux. Donc c'est vraiment une grosse mission, mais aussi une très belle mission.
Vous seriez prêt à repartir ?
R. A. : Ça fait quand même du bien de rentrer à la maison, car on se dit qu'un devoir a été accompli. Et puis on est quand même bien chez nous : on ouvre le robinet et on a de l'eau qui coule. Mais oui, je serais prêt à repartir. Pour moi, c'était une très belle expérience dans laquelle je me suis senti utile.
► Avec Charlotte Meunier et Rodolphe Augier.