Depuis quelques années, la Cité des Ducs de Bourgogne a vu apparaître quelques transformations sur les bâtiments historiques ou emblématiques qu'elle abrite. Hôtels de luxe, résidences hôtelières, espaces de co-working, Dijon évolue et s'adapte à une nouvelle clientèle.
Un lieu historique : le couvent des Cordeliers
C'est un ancien cloître (certaines de ses fondations remontent au XIII ème siècle), qui a été entièrement rénové pour devenir un appart'hôtel en 2015. Les travaux se sont déroulés sous la houlette des architectes des Monuments Historiques, plus précisément sous la supervision de François Chatillon (rénovation du Grand Palais).Historique
Les Cordeliers (franciscains) se sont installés à Dijon en 1243. En 1295, la communauté des frères dominicains décida de créér en ce lieu un des 284 couvents qu’ils possédaient encore en France à la Révolution. Le monastère a été en partie détruit à la Révolution. L'Eglise a été détruite. Depuis la rue, on peut apercevoir la trace des arcades de la nef sur le mur de la cour.
Le couvent a été racheté par le Père Lacordaire (dominicain) en 1858 et a conservé sa vocation religieuse. Il a été racheté aux dominicains en 2009.
La restauration de l'ensemble
Elle concerne la cour du cloître, l’ancienne chapelle et sacristie transformée en salle de séminaire, ou encore de la grande salle voûtée transformée aujourd’hui en salle de petit-déjeuner
Le site est composé de 74 suites entièrement équipées avec salle de bains indépendante, kitchenette, coin bureau et wifi.
Réhabilitation d'un lieu emblématique : la Poste Grangier
Le bureau de Poste principal de Dijon hébergeait différents services (tri, courrier pour professionnels, accueil grand public, services comptables). Depuis 2013, une réhabilitation complète du bâtiment a permis de libérer la moitié des surfaces occupées par le groupe La Poste.Cette même année, le bâtiment de style art nouveau a été classé monument historique.
4900 mètres carrés (parmi les 15 000 mètres carrés du bâtiment) ont été acquis par le groupe Welcome Dijon Hôtel. Ses investisseurs se sont intéressés à la reconversion des lieux en un hôtel de luxe, version "loft", de salles de réunion et d'espaces bien-être (spa, sauna, piscine intérieure).
Le concept "Loft"
C'est un hôtel d'un genre nouveau qui va prendre place (en partie) dans les murs de l'ancienne poste centrale de Dijon. En effet, ce sont 93 lofts sur trois étages, dont 6 chambres en duplex et 5 suites avec une vue sur la Place Grangier et ses environs, ainsi que des chambres familiales. Le prix moyen des chambres standard devrait avoisiner les 120 euros.
Les chambres «Lofts Guestrooms» font au minimum 26 m² avec une hauteur sous plafond de 2,75 mètres, avec tout le confort contemporain (wifi rapide, multimédia...)
L'enseigne qui va proposer ces prestations est "Aloft" : c'est une chaîne hôtelière basée en Amérique du Nord, filiale du groupe Marriott International, qui dispose de plus de 160 hôtels dans près de 25 pays partout dans le monde dont 10 en Europe.
Selon Bruno Massuco, contacté par France 3 Bourgogne, "c'est un concept qui va attirer. Au centre-ville, avec un parking, on a de quoi attirer à la fois une clientèle affaires et des touristes.
L'apport du groupe Marriott, c'est la marque : une sécurité pour le client, une référence en e-distribution et une marque reconnue".
Il faut noter que le groupe Marriott, dans le monde, représente 7000 hôtels et 120 millions de porteurs de carte.
C'est grâce à l'expérience d'hôteliers des frères Bruno et Christophe Massuco (Hôtel Vertigo, Holiday Inn, Kyriad), que le projet porté par Welcome Dijon Hôtel a été soutenu par l'enseigne Marriott.
Un nouveau concept, compatible avec "la belle endormie" ?
Dijon démontre depuis quelques années ses qualités d'attractivité (musée des Beaux-Arts, oenotourisme...), et Bruno Massuco est sûr du développement engagé par la Métropole : "Dijon est une ville située sur des grands flux routiers venant du Bénélux,venant même de plus loin (Norvège, Russie...) La Route des vins va apporter de la clientèle. Et nous comptons aussi sur une clientèle d'affaires, qui sait apprécier les espaces détente que nous proposons" (ndlr : bar, spa, sauna, fitness...)
Un hôtel encore en travaux
Bruno Massuco ajoute que "la date d'ouverture est fixée pour mars 2021. Le gros oeuvre est prévu pour être livré en janvier 2021, et s'en suivra l'installation des chambres et la formation des personnels."
L'hôtel emploiera 15 CDI (3 temps partiels et 12 emploi à temps plein). Concernant le montant de la transaction, Bruno Massuco est demeuré discret.
L'Hôtel Vertigo
Cet hôtel, lui aussi créé par le groupe Welcome Dijon Hôtel, a été racheté par Marriott l'année dernière.
Inauguré en avril 2015, il comporte 42 chambres. C'était auparavant une extension de l'hôtel de luxe voisin, la Cloche.
Cette extension de chambres avait été transformée en bureaux en 1974.
Transformation d'un bâtiment administratif : l'ancienne CPAM
Hôtellerie contemporaineLe bâtiment de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie, rue du Docteur Maret à Dijon, a été racheté par le groupe Central Hôtel (la famille Jacquier) vers la mi-décembre 2019.
Le projet, c'est de reconvertir le bâtiment de 4900 m2 de surface en "un hôtel de nouvelle génération , proposant des prestations que l'on attend maintenant, à destination d'une clientèle de millenials" a dit Patrick Jacquier (directeur du groupe Central Hôtel) à France 3 Bourgogne.
"On souhaite proposer des prestations qui correspondent à une autre demande, afin de faire de cet hôtel et résidence hôtelière un véritable lieu de vie. Nous avons la volonté d'innover en incluant des prestations de service" ajoute M.Jacquier.
Transformation d'un bâtiment
L'ancien bâtiment administratif va donc être transformé en un hôtel d'une capacité comprise entre 110 et 120 chambres.
Les 4900m² vont être entièrement réhabilités.
Patrick Jacquier affiche "une volonté d'innover" en pariant sur "la proximité avec tout" (commerces, restaurants, magasins, transports...) dans le centre de Dijon.
La date d'ouverture est fixée au début de l'année 2022.
Risque ou choix assumé ?
Patrick Jacquier concède qu'"il y a toujours une part de risque dans des projets d'investissement comme ceux-là, mais je crois en ma ville. Dijon a des chances de pouvoir attirer de nouvelles clientèles, et Dijon joue son rôle de Métropole Régionale."
Le montant du rachat de la CPAM n'a pas été évoqué.