Dès ce lundi 10 mai, tous les Français âgés de 50 ans et plus pourront se faire vacciner sans condition, cinq jours plus tôt qu'initialement prévu. A partir de mercredi 12 mai, les injections seront en outre accessibles aux plus de 18 ans sur des créneaux disponibles la veille pour le lendemain.
La campagne de vaccination fait face à plusieurs écueils, notamment la défiance persistante à l'égard du vaccin AstraZeneca, dont seulement 75% des doses reçues ont été injectées selon des chiffres arrêtés dimanche dernier.
Soucieux d'amplifier la cadence, le Premier ministre Jean Castex a rappelé samedi l'absence de "danger" lié au vaccin anglo-suédois pour les plus de 55 ans auxquels il est réservé.
Vingt millions de personnes vaccinées mi-mai ?
En Bourgogne-Franche-Comté, 782 933 personnes ont reçu une première dose de vaccin, en date du 8 mai et 390 085 personnes ont reçu les deux doses (source Santé Publique France)
Si l'objectif fixé par le gouvernement de 30 millions de Français vaccinés mi-juin reste incertain, la barre des 20 millions de personnes ayant reçu au moins une injection mi-mai (contre plus de 17,8 millions actuellement) devrait être atteinte "le 17 mai", estime le patron de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau.
Selon lui, "on vaccine désormais à flux tendu" mais "le facteur limitant reste le nombre de doses". Autre frein, la vaccination "deux à trois fois" moindre "les week-ends et les jours fériés", une tendance à combattre à l'approche de plusieurs ponts (Ascension, Pentecôte), a-t-il insisté, appelant aussi à se "reposer davantage" sur les médecins libéraux et les pharmaciens.
La campagne vaccinale pourrait en outre pâtir des vacances estivales, en raison d'un manque de soignants ou du délai de six à douze semaines prévu entre deux injections selon les vaccins.
D'ici aux grandes vacances, le gouvernement entend poursuivre la levée progressive des restrictions sanitaires, avec notamment, le 19 mai, la réouverture des magasins non essentiels, des lieux culturels et des terrasses.
Quel sera le comportement de l'épidémie cet été ?
Le Gouvernement soumettra ce lundi 10 mai aux députés son projet de sortie de crise sanitaire, dont certaines dispositions, comme le "pass sanitaire", font grincer des dents parmi les parlementaires.
Mais le contexte reste tendu, malgré la lente décrue du nombre de patients hospitalisés, notamment dans les services de réanimation (4.971 samedi, contre plus de 6.000 le 26 avril), et la baisse du rythme des décès, tombé à 116 samedi.
La baisse des admissions dans les hôpitaux sur les dernières 24 heures est nette: 527 malades, contre 844 samedi et 1.140 vendredi. Le taux de positivité continue de décroître à 5,8% contre 6,2% la veille.
Onze membres d'équipage d'un navire faisant route entre l'Inde et le Brésil au large de La Réunion ont été testés positifs à ce variant et quatre d'entre eux sont hospitalisés sur l'île.
Une vingtaine de médecins et chercheurs déplorent dans une tribune un déconfinement progressif "davantage guidé par des desseins politiques que par un objectif sanitaire", dénonçant les "critères flous" associés à un éventuel retour/maintien des restrictions.
"D'après l'Institut Pasteur, seul un scénario optimiste permettrait d'éviter un rebond épidémique durant l'été", soulignent-ils, rappelant la situation toujours "préoccupante" évoquée le 21 avril par le conseil scientifique.
Et tandis qu'ailleurs dans le monde la pandémie s'aggrave, la France vient d'étendre à sept pays supplémentaires (Turquie, Bangladesh, Sri Lanka, Pakistan, Népal, Emirats arabes unis, Qatar) la quarantaine obligatoire à l'arrivée sur le territoire, déjà en vigueur notamment pour l'Inde et le Brésil.
Le reportage d'Anne Berger et Tiphaine Pfeiffer
Intervenants :
- Christophe, chef d'escadron