Les pompiers doivent-ils être mobilisés sur les vaccinodromes ? A Dijon (Côte d'Or), à compter du mercredi 28 avril, le Zenith sera transformé en centre de vaccination avec l'aide des soldats du feu. Mais les pompiers craignent d'êtres privés d'une partie des effectifs de secours.
Transformé en vaste centre de vaccination, le Zénith de Dijon devrait accueillir 10 000 personnes par semaine à compter du mercredi 28 avril. Militaires, médecins, infirmiers, et pompiers volontaires seront mobilisés.
Membre du syndicat des pompiers volontaires de Côte-d'Or, Damien Vuillermot travaille à la caserne de Mirebeau-sur-Bèze. Il s'attend à ce que cette mobilisation sur plusieurs semaines crée une situation tendue au sein des casernes.
D'emblée, il rappelle ce qu'est un pompier volontaire : "C'est quelqu'un qui a un métier et qui se rend disponible pour être au service à la population".
En semaine, ils ne sont pas nombreux à pouvoir se libérer facilement. Si certains d'entre eux doivent être au Zénith, les effectifs risquent fort d'être insuffisants pour les interventions : "Cela va forcément créer un problème dans les casernes pour les départs".
Les pompiers professionnels touchés par ricochet
À Dijon, bien qu'ils ne soient pas sollicités par le vaccinodrome les sapeurs-pompiers professionnels sont eux aussi soucieux. Le manque d'effectifs dans les casernes où il n'y a que des pompiers volontaires risque d'avoir de graves conséquences.
C'est ce qu'explique le Président du syndicat autonome des pompiers professionnels de Côte-d'Or, Matthieu Brégand. Il officie à la caserne Dijon-nord.
"Si un départ ne peut pas se faire parce qu'il manque des pompiers, par exemple à Nuits-Saint-Georges, c'est nous qui peut-être, devrons y aller. S'il s'agit d'un feu de forêt, vous imaginez le délai que ça va engendrer ? "
"Vacciner ce n'est le rôle des pompiers"
Outre la baisse des effectifs, la mobilisation des sapeurs-pompiers au vaccinodrome pose un autre problème : celui de la vacination. Depuis le 12 mars, les pompiers sont en effet autorisés à pratiquer des injections.
Pompier volontaire, Eric Buisson affiche clairement sa position. Il ne vaccinera pas car l'acte de vaccination n'est pas du ressort des pompiers.
"Si on nous donne des compétences complémentaires avec des gestes techniques, il faut les reconnaître. Un pompier va être rémunéré autour de 90 euros pour une journée, alors que le corps médical va toucher peut-être dix fois plus".
Depuis le début de la campagne de vaccination, dans plusieurs régions, les sapeurs-pompiers ont été appelés à l'aide pour participer aux injections, c'est le cas en région lyonnaise.
Une quinzaine de pompiers volontaires pourraient être mobilisés chaque jour au vaccinodrome de Dijon. Selon nos informations, à Dijon, le rôle des pompiers devrait se résumer à l'accueil des personnes et à la prise de tension.