Loïc Papillon fait partie des quinze Français qui défendront les couleurs de la France ce week-end en Allemagne, lors des championnats du monde de barbe. Le Côte-d’Orien, déjà détenteur de nombreux titres au niveau national et européen, essaiera de glaner la couronne mondiale face à une concurrence acharnée.
Loïc Papillon a faim. En raison de son imposante barbe de 35 centimètres, il ne peut pas pour autant se permettre de manger n’importe quoi. Cela risquerait de ruiner des mois de travail et de patience. Non, s’il a autant d’appétit, c’est surtout par rapport aux récompenses de sa discipline. Le Côte-d’Orien, récemment nommé "Barbe française de l'année", va tenter d’aller décrocher le titre mondial de barbe, dans la catégorie « barbe naturelle et moustache stylisée » aux championnats du monde qui se tiendront du 9 au 11 juin prochain à Burghausen, en Allemagne.
Un habitué des compétitions
Dans ce domaine, cet habitant de Fixin, un petit village à quelques encâblures de Dijon, n’a rien d’un novice. Au contraire, il est un habitué des joutes où la barbe, au-delà d’être esthétique, est la pièce maîtresse de tous les candidats. Son aventure dans les concours commence un peu par hasard.
Repéré grâce aux réseaux sociaux, il devient Mister Beard en Suisse en 2017. Depuis, l’homme aux allures de dandy enchaîne les bonnes performances et les titres. Sacré champion de France de Barbe Garibaldi en 2018, il participe une première fois au championnat du monde de barbe l’année suivante, lors duquel il finit à la 7ème place. Après l’arrêt des festivités en raison de la pandémie de COVID-19, il ramène un nouveau trophée dans son escarcelle en août 2022, à l’occasion du concours de barbe britannique. Après le tour de chauffe de 2019, il retente donc sa chance ce week-end sur les terres allemandes.
Une préparation au poil
Pour espérer aller chercher le graal, Loïc Papillon n’a pas 36 solutions. Il prend soin de sa longue toison brune pendant une heure et demie quotidiennement à mesure que l’échéance fatidique se rapproche. La veille du départ, Julien Joubert, "son" barbier du "5/8ème" à Dijon, a même passé deux heures à "finaliser les derniers détails" ! Entre l’huile et la crème, rien n’est trop bon pour sublimer cette épaisse couche de fourrure, recouvrant son visage depuis 2017 : "c'est comme un entraînement. Je fais des shampoings, des brushings. J'ai aussi du baume pour ma moustache" détaille-t-il. Et dans la quête du titre suprême, le hasard n’y a pas sa place. Forme, longueur, brillance … Tout est taillé au millimètre pour assurer sa réussite : "j'ai même un entraînement hebdomadaire. Là on applique des masques en plus d'un traitement à l'huile chaude".
Ce concours, c'est 350 potes qui se retrouvent.
Loïc Papillon
Un concours de copains
Même s’il considère ces événements comme une simple passion, le Français va en Allemagne "avec la ferme intention de gagner le concours". Une compétition qui rassemblera 350 participants, venus des quatre coins du globe pour défendre leurs barbiches et autres boucs. Malgré cette envie de gagner, Loïc Papillon retrouve là-bas des gens qu'il apprécie : "on est concurrents mais on se reconnaît. Quand on se retrouve, on est comme des copains !"
Une pause pour aller en Suède
Cependant, peu importe le résultat, le Bourguignon souhaite faire une pause d'au moins deux ans dans les concours. Il a même déjà programmé sa prochaine aventure : "je prévois de traverser le désert de Sarek, en hiver. On est plus dans les sensations", plaisante-t-il. En effet, dans cette région montagneuse du nord de la Suède, les températures oscillent régulièrement entre -10° et -20°. En attendant, rendez-vous est pris avec l'Allemagne. Reste à savoir si Loïc Papillon aura de quoi se friser la moustache après son passage.