Manque de politesse ou de savoir-vivre, comportement inappropriés. Dans une chanson, un chauffeur de bus dijonnais passe au vitriol les incivilités de certains passagers. Sa production cumule plusieurs milliers de vues sur les réseaux sociaux.
Il a beau être chauffeur, il reste humain et souhaiterait que tout le monde en prenne conscience. "Je conduis ce bus, mais hé, je suis pas un robot programmé. Parfois j'oublie un arrêt, ça arrive (...) Alors dis-le moi gentiment, pas besoin d'être malsain", dénonce Mathieu Brubach, 37 ans, employé du réseau de transports en commun dijonnais Divia depuis un an.
Au cours de l'été, le conducteur est sorti de l'anonymat grâce à un rap partagé par ses collègues de la Cité des Ducs et d'ailleurs. Au fil de la chanson, il se livre sur les incivilités qu'il peut rencontrer sur son lieu de travail. "Ne reste pas bloqué à la porte pour valider, y'a trois valideurs dans le bus, fais pas ton compliqué (...) Ça nous fait gagner du temps, et tout le monde s'en accommode".
Dans son viseur : le manque de savoir-vivre de certains passagers.
Je fais attention à la route, je veux ta sécurité. Mais si tu me manques de respect, ça devient plus compliqué (...) respecte les règles, sois cool et courtois. Et tout le monde arrivera à bon port, tu verras
Mathieu Brubach, chauffeur de bus à DijonExtrait de son rap contre les incivilités
"Mon message s'adresse surtout aux jeunes"
Amateur de plateformes d'intelligence artificielle générative, le chauffeur affirme créer plus de 600 chansons par mois à l'aide des algorithmes. Son plus gros hit est un peu né par hasard. "Je ne savais pas quoi écrire. J'étais un peu énervé que des passagers ne m'aient pas dit bonjour alors j'ai demandé à l'IA de me sortir un texte sur ce thème".
Quelques correctifs manuels sont apportés aux paroles imaginées par la machine. Pour la partie musicale, le choix se porte directement sur un style qui parle aux jeunes générations : le rap. "Mon message s'adresse surtout à eux", raconte le Matieu Brubach.
Un chauffeur de bus engagé contre les incivilités. Mais légèrement dépassé par sa nouvelle notoriété. Sur Youtube, sa création a dépassé les 3600 vues. "Au départ, le but c'était de faire rigoler mes collègues. Ça a dépassé toutes mes espérances", sourit l'intéressé.
Au-delà du buzz, une évolution des mentalités représenterait pour lui la plus belle des victoires. "Si sur dix personnes touchées par ma vidéo, deux de plus disent bonjour, j'aurai gagné".