L’union fait la force. Le 8 juin 2016, les clubs de judo de Dijon (ADJ 21) et de Besançon (FCJB) se rapprochaient et devenaient officiellement l’Alliance Judo Dijon Besançon 21-25 (AJDB 21-25). Retour sur les prémices de ce reprochement et les conséquences pour le judo dans la région.
A l’image de la fusion entre les régions Bourgogne et Franche-Comté suite à la réforme territoriale, les clubs de judo de Dijon (ADJ 21) et de Besançon (FCJB) se sont unis. Le 8 juin 2016, leur alliance a donné naissance à l’AJBD 21-25 (l'Alliance Judo Besançon Dijon 21-25).
Les deux clubs étaient déjà assez proches puisque tous les mois, depuis deux à trois ans, un entraînement commun était organisé entre les judokas dijonnais et bisontins.
21 juin 2016L'AD21 Bourgogne et Franche-Comté Judo deviennent L'Alliance Judo Besançon-Dijon ! #judo #unealliancepourgagner pic.twitter.com/3UK2BqU4yO
— 柔道 AJBD 21-25 (@ajbd2125) 8 juin 2016
Le comité directeur de la nouvelle association est composé de 18 membres au total, des anciens de l'ADJ 21 et du FCJB mais aussi des nouveaux membres. Tous sont bénévoles, ou presque. Seuls les entraîneurs, deux au total (un à Dijon et un à Besançon), sont des salariés.
Un projet en discussion depuis deux ans
La réforme territoriale, ils ont décidé de ne pas la subir. Les présidents de l’ADJ21 et le FCJB, respectivement Jacques Berthet et Frederic Gevrey, ont réfléchi à un rapprochement entre les deux clubs depuis deux ans. Ils se sont vite rendus compte que deux clubs d’élite dans une même région, celle de la Bourgogne-Franche-Comté, poserait problème. Le risque serait que l’un fasse concurrence à l’autre.En plus, la Bourgogne Franche-Comté est une petite région en termes de nombre de pratiquants. En s’unissant, les deux clubs souhaitent faire face à la puissance des autres régions. "En Bourgogne-Franche-Comté il y a 25 000 licenciés. Pour exemple, dans la région Rhône-Alpes, ils sont 70 000. Nous sommes obligés de renforcer nos liens, sinon on va finir par se faire manger par les autres régions." constate Jacques Brethet, le président de l'Alliance.Nous sommes obligés de renforcer nos liens, sinon on va finir par se faire manger par les autres régions.
Une mutation de l’ADJ 21
Les discussions entre les deux clubs se sont accélérées lorsque le club franc-comtois a rencontré des difficultés. Récemment il a même déposé le bilan. L’objectif des deux clubs est alors de s’allier afin de travailler ensemble.Il ne s’agit ni d’une fusion, ni d’une création de club mais plutôt d’une réanimation du FCJB renforcée par la mutation de l’ADJ21. Ce dernier a modifié son statut et son nom pour devenir l’AJBD 21-25 (Alliance Judo Besançon Dijon 21-25). Le nom parle de lui-même. "C’est tout naturellement que nous avons accueilli la ligue de Franche-Comté de judo tant sportivement qu’administrativement" indique Jacques Berthet.
Administrativement, la date de création officielle de l’AJBD 21-25 est le 8 juin 2016, jour de l’assemblée générale. Mais sportivement, le club existera à partir du 1er juillet, date à laquelle les judokas pourront prendre leur licence. Dimanche 26 juin, un peu avant l'heure, un premier entraînement de l'AJBD a été organisé à Besançon. Il a réuni un peu plus de 80 athlètes.
Quelles ont été les motivations de cette alliance ?
L’alliance des clubs permet de mutualiser les moyens. La démarche a alors forcément été appréciée par la grande région et les départements."Ce nouveau départ nous permet de consolider une situation en partie acquise sur le territoire tout en sauvegardant nos valeurs historiques"
Il est difficile de trouver des entraîneurs, notamment de judo, le rapprochement des deux clubs permet aussi de mutualiser les compétences.
En restructurant l’ADJ21 avec le FCJB, les dirigeants y voient une opportunité. Celle de relancer le projet associatif des deux club et surtout de le pérenniser. Au travers de cette nouvelle alliance, "Besançon peut entretenir l’espoir de poursuivre son action" remarque Jacques Berthet. "Ce nouveau départ nous permet de consolider une situation en partie acquise sur le territoire tout en sauvegardant nos valeurs historiques" ajoute-t-il. Se renforcer sans perdre son identité pourrait-on résumer.
Quelles missions s'est donné le club?
L’enjeu du rapprochement entre le club bourguignon et le club franc-comtois est de recouvrir un maximum de territoire et de permettre à un plus grand nombre de bénéficier de leur aide."Notre rôle est de donner le petit coup de pouce pour que le jeune puisse accéder au haut niveau"
L’objectif de l’AJBD 21-25 est de soutenir les petits clubs locaux qui adhéreront à sa charte. Une trentaine de club de la région devraient s’associer au projet de l’alliance.
L’association va s’appuyer sur les structures régionales afin d’accompagner les jeunes vers le haut niveau. Les entraîneurs de l'AJBD 21-25 suivront les jeunes lors de leurs entraînements dans les pôles espoirs de Bourgogne Franche-Comté (à Dijon et à Besançon), à l’INSEP ou dans les autres pôles France. Des stages ainsi que des tournois seront également organisés afin de préparer au mieux les athlètes.
Au-delà du suivi sportif, les athlètes bénéficieront également d’une aide financière. "Notre rôle est de donner le petit coup de pouce pour que le jeune puisse accéder au haut niveau" déclare Jacques Berthet.
L’AJBD souhaite également épauler les jeunes dans leur parcours scolaire et professionnel. "Nous aurons un bénévole qui ne s’occupera que de ça" précise le président.
Une volonté d’accompagner un maximum de jeunes
"On aurait pu continuer à faire briller nos jeunes au niveau international en poursuivant les actions de l'ADJ21, mais on n'aurait pu en accompagner qu’une vingtaine, faute de moyens. On a préféré repartir sur de bonnes bases avec les valeurs de nos clubs régionaux et suivre le parcours d’un plus grand nombre de judokas." déclare Jacques Berthet.Un objectif à long terme
Lors du classement annuel de 2015, l’ADJ 21 était le quatrième club français en terme de résultats nationaux. Le FCJB était sixième. "On n’a pas le même volume d’argent que dans d’autres régions comme à Paris par exemple. Je ne pense pas que l’on pourra faire mieux que ces résultats-là durant les prochaines années." annonce Jacques Berthet. Le club se donne quatre ans pour que les actions de la Bourgogne et de la Franche Comté ne fassent qu’une.D’ici 2020, les dirigeants espèrent que le plus grand nombre de judokas brillera au niveau national voire international, à l'instar du Dijonnais Cyrille Maret.
Quelles ont été les réactions ?
"A l’heure qu’il est, nous ne pouvons pas dire si nos anciens licenciés vont tous adhérer à l’AJBD 21-25. Il y en a forcément qui partiront dans d’autres clubs mais on ne sait pas encore combien." indique Jacques Berthet.Du côté des parents, les retours sont positifs. "La mère de l'un des athlètes était tellement intéressée par le projet qu’elle va faire partie du bureau prochainement" se réjouit le président.