Après plus d’un an de travaux sur le barrage et deux mois d’attente par manque d’eau, le remplissage du lac de Pont vient de commencer
Le barrage de Pont-et-Massène situé à 5 km de Semur-en-Auxois sur le Lac de Pont, a fait l’objet de gros travaux de consolidation en 2015. L’édifice ancien présentait des risques en cas de crue estimaient Voies Navigables de France, le gérant du barrage. Ces travaux, qui ont coûté 15 millions d’euros, ont permis la rénovation et l’amélioration de l’équipement, garantiront l’évacuation des eaux en cas de crues extrêmes et optimiseront la stabilité du site. Le nouveau remplissage du lac de Pont a en revanche pris un peu de retard du fait de manque de précipitations en 2015.Une fois le réservoir rempli pourront commencer les opérations de ré-empoissonnement avec, début février, 3,7 tonnes de poissons toutes variétés confondues (brochets, sandres, carpes, friture…) puis de nouveau 1,7 tonnes l’an prochain. L’objectif, dans les 5 ans, est d’avoir un tonnage équivalent à celui qui existait avant les travaux du barrage.
Des travaux de consolidation ont été réalisés et sont terminés depuis le mois de novembre. Mais le manque d’eau (par manque de pluie) empêchait de remplir à nouveau le lac.
Reportage de Sylvain Bouillot, Christophe Gaillard et Carlos Zappala avec Thierry Feroux, dDirecteur opérationnel Est de Voies Navigables de France et Eric Gruer, président de la fédération de pêche de Côte-d’Or
•
©France 3 Bourgogne
L’ouvrage construit en 1878 et 1882 avait à l’origine pour mission la régulation et l’alimentation en eau du Canal de Bourgogne long de 244 km, et riche de 189 écluses, notamment durant la période estivale lorsque le niveau des eaux est trop bas. Depuis, d’autres missions lui ont été affectées. Notamment le captage des eaux potables : le barrage permet d’assurer l’approvisionnement en eau potable d’une 60aine de communes des environs. Dernière mission affectée au barrage : l’offre de loisirs. La base de Pont-et-Massène permet en effet diverses activités de camping, de plage, des jeux nautiques.
L’histoire du barrage de Pont-et-Massène (document de VNF)
C’est à 1850 que remonte un avant-projet de l’établissement d’un barrage-réservoir sur l’Armançon, au village de Pont. Imaginé à l’origine par M. Colin, alors ingénieur en chef du Canal de Bourgogne, il devait servir à la fois à l’alimentation du Canal de Bourgogne et aux irrigations. Mais il a fallu attendre près de 30 ans pour que celui-ci voie le jour.Il faudra attendre le 31 mai 1878 pour que le projet soit définitivement approuvé. Les travaux de terrassements et de maçonnerie furent rapides et intenses, de sorte qu’ils étaient terminés en 1882. Le réservoir fut mis en eau l’année suivante. Celui-ci s’étend dans la partie très resserrée et sinueuse de la vallée de l’Armançon situé entre le village de Pont et celui de Montigny-sur-Armançon, sur une longueur total de 6,150 km.
Le barrage a été construit de façon à pouvoir évacuer les fortes crues à l’aide d’un déversoir (pouvant écouler jusqu’à 168 m3 par seconde soit 15 millions de m3 en 24 heures). Son armature est en maçonnerie et en forme de voute soutenue à l’aval par huit contreforts. Un clapet automatique au sommet du déversoir de crues a été ajouté en 1948 afin de rehausser le niveau de la retenue à 21 m (avant d’être rabaissé à 20 m en 2010 pour des raisons de sécurité). Des contrepoids le rabattaient automatiquement quand la cote devenait excessive. La digue-barrage du réservoir est construite en grosse maçonnerie de moellons de granulite. Cela le rend particulièrement résistant, puisqu’enracinée par ses fondations et par ses côtés, dans le roc vif.
Ainsi, celui était « inattaquable à l’action de l’eau », selon les dires de Gaston Testart, Ingénieur du 1er arrondissement du Canal de Bourgogne en 1902. Cependant, à l’heure du XXIème, ce n’est plus suffisant : la sécurité actuelle du barrage laisse à penser que des travaux de rénovation sont nécessaires pour l’avenir du site.