"Ma famille a peur, mais ils sont fiers" : quatre pompiers de Côte-d'Or partent en renfort en Nouvelle-Calédonie

Ce lundi 3 juin, quatre pompiers volontaires du SDIS 21 s'envolent en Nouvelle-Calédonie pour une mission de trois semaines. La Côte-d'Or est le département le mieux représenté de France dans le cadre de cette opération nationale.

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Il est 7h45 quand Régis Déza, directeur du SDIS 21, donne ses dernières instructions à la caserne. En face de lui, Gregory Gautheron, Robin Prudhomme, Anaïs Da Mota Pinto et Mickael Chollat-Namy s'envolent pour une mission qualifiée "d'exceptionnelle".

Pendant trois semaines, ces quatre sapeurs-pompiers volontaires vont se rendre en Nouvelle-Calédonie, un territoire déchiré depuis plusieurs semaines par les émeutes. Sept personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et des centaines sont blessées.

"On est à priori sur une pente favorable en termes de baisse d’hostilités, mais il peut y avoir une confusion entre les gens qui viennent porter secours et les forces de l’ordre. Ça peut recommencer, on nous dit que c’est moins violent, mais que ça va durer. Il faut réellement que vous ayez ça en tête", prévient Régis Déza avant le départ. Il y a quelques jours, Maryne Poullot, capitaine du SDIS 21, s'était envolée pour apporter son aide.

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"Il y a un peu de stress, mais il en faut un peu"

Vendredi 31 mai, le directeur du SDIS 21 lance un appel à sa caserne : une mission de trois semaines en Nouvelle-Calédonie pour aider les forces sur place. Les pompiers ont 12 heures pour se décider. Régis Déza reçoit 19 candidatures, quatre seront gardées. La Côte-d'Or est le département le mieux représenté sur ce détachement.

Parmi eux, Gregory Gautheron. Après 10 ans passés au SDIS 21, il va vivre sa première expérience en tant que pompier volontaire en dehors de la Côte-d'Or. 

Je me suis porté volontaire pour la mission humaine, pour l’expérience, pour changer un peu notre quotidien.

Gregory Gautheron

sapeur-pompier

"Je suis employé communal sur la mairie de Brazey-en-Plaine et mon employeur m’a autorisé à partir. Je connais un peu le feu de forêt et je voulais changer de mission pour voir ce qu’il en était."

Touché par la situation là-bas, Gregory veut aussi découvrir de nouvelles missions. "Le voyage va être long, mais j’ai hâte d'y être. Il y a un peu de stress, mais il en faut un peu. On est dans l'inconnu, mais la situation est bien gérée par nos supérieurs et ça va aller."

"Ma famille a un peu peur, mais ils sont fiers"

À seulement 20 ans, Robin Prudhomme va vivre une expérience que la majorité des pompiers volontaires n'ont jamais connue. "Il y a du stress, mais c'est du bon stress. C’est normal, on part très loin, loin de nos familles. On se dit que c’est pour la bonne cause. Ces personnes ont besoin de nous là-bas. Les effectifs sont très restreints, on est là pour aider nos collègues. Ma famille a un peu peur, ce qui est normal, mais ils sont contents et fiers de moi."

Robin pourra s'appuyer sur l'expérience et les conseils de sa collègue, Anaïs Da Mota Pinto. Pompier volontaire depuis 2013, elle est déjà partie en détachement sur plusieurs semaines dans un territoire d'Outre-Mer. "J’ai fait la mission sur Mayotte pour la distribution d’eau potable. Ce sont des expériences très riches humainement. En revenant, on est gonflé à bloc et on se dit que finalement ici, on n’est pas si mal."

Mickael Chollat-Namy est le seul sapeur-pompier professionnel. Il partira cependant sous un statut volontaire. "Je suis très excité de partir."

On part dans l'appréhension, dans l’inconnu total.

Mickael Chollat-Namy

sapeur-pompier

"On va répondre aux besoins de la population, à la protection des biens, de l’environnement. On ne sait pas trop ce qui va se passer, là où on va être. Mais on va être soudé et profiter de l’expérience humaine et opérationnelle."

Mickael le concède, quitter ses trois enfants n'a pas été une décision facile. "On est forcément un peu triste de partir, mais je suis fier. On va revenir avec plein de choses à dire. Ce qui se passe là-bas m'attriste, j’ai suivi via les médias, les réseaux sociaux et les collègues qui sont sur place actuellement. C'est pour ça qu'on veut y aller, pour se rendre compte de ce qui se passe et apporter notre aide."

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