C'est une opération exceptionnelle. Ce mardi 28 juin, des hélicoptères pulvérisent de la bouillie bordelaise, un produit phytosanitaire qui devrait sauver les vignobles de Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or) après les intempéries de la semaine dernière.
A Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or) ce mardi 28 juin, les regards sont tournés vers le ciel. Depuis ce midi, trois hélicoptères survolent les vignobles aux abords de la ville pour y épandre un traitement phytosanitaire.
Une opération de sauvegarde exceptionnelle, suite aux intempéries de ces derniers jours.
Des conditions favorables au développement de maladies
Après les violents orages, les pluviométries importantes et les inondations survenues depuis le 22 juin dernier, les vignes "sont extrêmement sinistrées", déplore Caroline Drouhin, propriétaire du domaine Drouhin-Laroze.
Ces conditions météo, couplée à l'humidité matinale, sont propices au développement de maladies ou de champignons sur les vignes.
"Une protection par traitement urgent est donc nécessaire", indique la mairie dans un post Facebook.
Face à cette menace, un arrêté dérogatoire interministériel autorise un traitement par voie aérienne. Les sols étant encore trop boueux, les parcelles ne sont pas praticables pour les enjambeurs.
Pas de danger pour les habitants
Les hélicoptères pulvérisent de la bouillie bordelaise, un produit phytopharmaceutique à base de chaux et de sulfate de cuivre "certifié Bio", précise la Ville.
Une zone de protection à 100 mètres des habitations est mise en place. "Il n'y a pas de danger pour les habitants, tout est fait dans le respect de la réglementation phytosanitaire. On prend également en compte le sens du vent", précise Camille Ludot, caviste au domaine Drouhin-Laroze, chargée de préparer le traitement.
Dans le bourg, cet épandage ne ravit pas les habitants. "Ça fait polémique, dès qu'on parle de traitement les gens ont peur", confie une viticultrice rencontrée sur un autre domaine.
Mais une partie des Gibriaçois se montre compréhensive. "On sait tous ce qu'il y a dans ces produits... mais on n'a pas vraiment le choix", grimace Charles-Alain. "Avec les intempéries, les viticulteurs ont déjà suffisamment souffert", ajoute de son côté Hervé.
Laura elle, se rassure : "la viticulture c'est l'économie de la région, il faut la préserver. Et puis l'épandage est ciblé : les hélicoptères volent au ras des vignes, pas au-dessus des maisons"
Les opérations doivent se terminer à 17 h.