En mars dernier, les mesures de confinement ont forcé l’arrêt de la saison thermale qui s’apprêtait tout juste à démarrer. En Bourgogne, les établissements thermaux réfléchissent à leurs conditions de réouverture. La date du 13 juillet est évoquée.
Eux n’ont pas encore pu rouvrir leurs portes. Les établissements thermaux attendent toujours les annonces officielles. Mais les dernières discussions avec la DGS (Direction Générale de la Santé) donnaient comme horizon le 13 juillet prochain.
En Bourgogne, les thermes de Bourbon-Lancy et de Saint-Honoré-les-Bains sont fermés depuis le 16 mars. Comme pour les lieux accueillant du public (grands musées, restaurants, cinémas, etc.), la question de leurs conditions de réouverture se pose.
Ce jeudi 14 mai, Edouard Philippe a annoncé un plan d'aide à hauteur de 18 milliards d'euros pour tout le secteur du tourisme. Une offre d'accompagnement post-crise sera mise en place. La filière thermalisme (au même titre que les ports de plaisance et la montagne) sera accompagnéé par la Banque des territoires, à hauteur de 300 millions d'euros.
Un virus moins vif dans les stations thermales ?
Dans la Nièvre, à Saint-Honoré-les-Bains, la station thermale « La Chaîne Thermale du Soleil » a indiqué sur son site internet il y a quelques semaines qu’une « cellule de pilotage » avait été mise en place entre le Ministère de la Santé, l’Assurance Maladie et les Etablissements Thermaux. Le calendrier et les conditions de réouverture sont à l'étude depuis la mi-avril.Au début de la crise sanitaire, les acteurs de la profession et le CNETh (Conseil National des Etablissements Thermaux) ont envoyé à la DGS (Direction Générale de la Santé) un référentiel sanitaire. C’est un document qui permettra d’accueillir les curistes mais aussi les salariés, dans les meilleures conditions possibles. La DGS n’a pas encore fait son retour. Les mesures officielles ne seront communiquées qu’à la fin du mois de mai. Celles-ci doivent apporter des précisions sur les conditions de réouverture des centres thermaux. Il est évident que les différents bassins ne pourront plus accueillir autant de curistes qu'avant...
La distanciation physique sera certainement la première règle à respecter. Pas toujours facile à appliquer, surtout lorsque des soins physiques doivent être dispensés.
Le port du masque est actuellement discuté. Les centres ne sont pas encore sûrs d’en avoir assez pour leurs salariés (tout comme pour leurs clients). Les professionnels du secteur sont aussi moins inquiets quant à la vivacité du coronavirus dans leurs établissements puisqu’ils sont par définition, des lieux humides.
Les espaces et les équipes devront se réorganiser. Un patient auparavant accueilli sur une matinée devra l’être sur une journée complète.
Plusieurs acteurs concernés par les règles sanitaires
A Bourbon-Lancy, Didier Monssus, le président du Groupe Thermal, dit ne pas redouter les annonces de mesures de sécurité. « La sécurité des salariés, de nos clients et de nos curistes, c’est notre coeur de métier. On sait faire et on s’adaptera. » La difficulté est plutôt de faire appliquer les mesures au reste des acteurs du tourisme qui travaillent avec les thermes : les hébergements, les hôtels ou encore les commerces. Pour une sécurité optimale, toutes les mesures prises par les thermes devront être respectées par l’ensemble des prestataires qui travaillent avec les curistes.Pour celles et ceux qui auraient réservé des cures avant cette date, elles seront certainement repoussées à l’automne 2020. La fermeture hivernale devrait être ainsi repoussée pour permettre au plus grand nombre de profiter de son séjour thermal. Les capacités d’accueil seront renforcées dès la réouverture des espaces, d’ici la mi-juillet donc.
Une deuxième saison difficile à Bourbon-Lancy
Le sort semble s’acharner sur les thermes de Bourbon-Lancy. En avril 2019, un incendie ravageait les toits de l’établissement, mettant un terme à la saison. Des travaux ont depuis été engagés. « On avait fait du forcing pour que tout soit prêt en mars 2020 pour lancer la saison en toute sérénité » nous indique Didier Monssus.« Le 16 mars, on devait accueillir de nouveau nos curistes… » Un an après un arrêt brutal de l’activité, c’est une nouvelle période difficile que traverse les salariés des thermes. Selon Didier Monssus, les conséquences financières sont dramatiques.
Mais heureusement, tous restent optimistes. « Alors que ça devrait être le contraire, je reçois beaucoup de messages de soutien et d’encouragement des salariés. C’est extrêmement émouvant et motivant ! » Tous ont confiance en l’Etat qui "semble avoir compris", selon les professionnels du secteur, que la filière thermale est très importante dans le tourisme puisqu’elle apporte du bien-être aux clients tout en les soignant. « On reste combatifs, volontaires et motivés ! »
Et si le meilleur remède contre le coronavirus, c’était la détermination et l’optimisme ?