C’est un procédé unique au monde, qu’ils ne sont que deux à maîtriser. L’un au Canada, l’autre à Cramans, dans le Jura. Ce procédé, c’est celui de la fabrication des cartes postales en bois. Une idée qui a germé dans la tête d’un ancien élève du lycée du bois.
Il s’en vend aujourd’hui plus d’un million par an. Pourtant, il y a dix ans, personne ou presque n’y croyait. Sauf Fabien Hiron. Les cartes postales en bois, cet ancien élève du lycée du bois y pensait déjà à la fin des années 90, quand il était encore étudiant à Mouchard. Il lui aura fallu attendre 2007 pour maîtriser le process et sortir ses premières cartes. A l’époque, des cartes de visite. « On a démarré de très bas », explique-t-il. « J’ai creusé l’idée chez moi, dans ma salle à manger, à côté d’une autre activité, avant de vraiment me lancer. La banque, le comptable étaient dubitatifs mais j’avais une forte détermination : j’étais convaincu que c’était original et que ça serait populaire.»
Une montée en gamme progressive
Ce n’est qu’en 2009 que Fabien Hiron s’est installé à Cramans, dans des locaux au pied des vignes et de la forêt. Sa marque, "Hiron Wood", lui a permis de se faire connaître du grand public. Grâce à une première graphiste, puis un second, sa gamme de produits s’est largement étoffée. Les cartes postales, marques-pages, cartes de vœux, enveloppes, faire-parts, invitations, menus de restaurants, calendriers, cadres décoratifs, bougeoirs sont venus rejoindre les cartes de visite du début. Avec des déclinaisons en érable, en cèdre ou en chêne. Illustrés par des dessins, des photos, des citations ou des bons mots. Personnalisables à l’envi. Et pour une somme modique : entre 2,80 € et 3,50 € dans le commerce, selon le produit.
Au-delà des frontières
Si les débuts de la carte en bois ont été relativement lents, elle a fini par se faire remarquer. D’abord dans la région, puis dans l’hexagone et maintenant bien au-delà des frontières, grâce à une solide équipe de 10 commerciaux. Depuis deux ans, une deuxième marque a vu le jour, « Woodhi », destinée à un public plus jeune et plus citadin. Elle a aussi permis à l’entreprise jurassienne de s’implanter dans de nombreuses capitales, un peu partout à travers le globe. « On aura toujours des différences de génération, notre type de clientèle est très vaste, donc on essaie d’attirer un maximum de public», précise Fabien Hiron.
« Et puis ce qui est original, c’est que même si le motif imprimé est identique, les cernes du bois ne sont jamais les mêmes, donc chaque carte est unique ».