Fanny Simon, 19 ans, pompier volontaire à la caserne de Saint-Hippolyte avait perdu la vie en 2015 en se rendant sur les lieux d'un accident avec 5 de ses collègues. Le conducteur du véhicule était alcoolisé. Il était jugé ce jeudi 11 juillet. Le jugement sera rendu le 18 juillet.
Le procès du jeune pompier de Saint-Hippolyte, âgé de 24 ans au moment des faits, avait lieu à Montbéliard ce jeudi 11 juillet en présence de la famille de Fanny Simon, décédée le 20 septembre 2015, après la terrible sortie de route de son véhicule de secours : un camion de pompiers.
La jeune femme se trouvait à l’arrière du fourgon avec cinq de ses collègues. Dans un virage, le véhicule était sorti de la route pour venir percuter un mur. A l'époque des faits, l'annonce du taux d'alcoolémie du conducteur avait évidemment choqué. Le Doubien avait 1,96 grammes d'alcool dans le sang, à 13h de l'après-midi, ce jour-là sur la D39, en direction de la vallée du Dessoubre.
L'affaire a été mise en délibéré au 18 juillet à 14h.
"J'ai perdu une amie"
A la barre, les premières et les dernières paroles de l'accusé ont été pour la victime. "J'ai perdu une amie. Je n'ai pas de mot. Je m'excuse sincèrement. Rien ne remplacera Fanny, son amitié. J'ai déjà beaucoup perdu. Quelle que soit la peine, ça ne changera rien pour moi" a-t-il déclaré.
Le jeune homme, qui est apparu calme devant le tribunal mais semble encore extrêmement touché quatre ans après, avait consommé beaucoup d'alcool la veille de l'accident, alors qu'il était en boîte de nuit.
Il avait fait décaler son astreinte en prévision. En effet, le Franc-Comtois faisait partie du groupe d'astreinte numéro 2, donc de la deuxième équipe à partir en cas de besoin. En raison d'un manque d'effectif sur l'équipe d'astreinte numéro 1, c'est finalement la 2ème équipe qui avait pris la route. Selon ses dires, il ne pensait pas être encore sous l'emprise d'alcool mais était effectivement très fatigué.
"Engagement sans faille"
L'avocate de la mère de la victime a plaidé le fait que l'accusé avait délibéremment mis en danger la vie de ses collègues en prenant le volant après une consommation excessive et continue d'alcool. "Cela ne peut pas être mis en balance avec la vie de Fanny, dont l'engagement sans faille faisait l'admiration de ses proches depuis son adolescence" a expliqué l'avocate.
Le tribunal doit déterminer si la vitesse excessive est l'un des facteurs aggravants, couplé à la conduite en état d'alcoolémie. La défense de l'ancien pompier mis en cause s'appuie sur le fait qu'un véhicule de secours roule forcément au-dessus des limitations de vitesse lorsqu'il se rend sur le lieu d'une intervention. Le 20 septembre 2015, le camion de pompier roulait en direction d'un accident de la route, qui s'est avéré sans réelle gravité, impliquant une moto.
Le procureur de la République a requis, ce jeudi, 5 ans de prison dont 3 assorties de sursis et une annulation du permis de conduire soumis à une interdiction de la repasser durant 5 ans. Ce dernier a également requis une interdiction d'exercer la fonction de pompier. Le jugement sera rendu le 18 juillet à 14h.