Dijon : nouveaux collages pour lutter contre les violences sexuelles

Afin de dénoncer les agressions subies par les femmes, le collectif Collages féministes Dijon a mené une nouvelle action de collage dans les rues de la ville. 

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“J’avais 16 ans”, “j’avais 10 ans”, “j’avais 6 ans”... Ces mots, placardés récemment dans les rues de Dijon, sont suivis de témoignages de victimes de violences sexistes et sexuelles. 

Initié par le collectif Collages féministes Lyon, une quinzaine de ces messages ont été apposés dans la nuit du 19 au 20 juillet par la branche dijonnaise du collectif. En tout, 350 collages ont été réalisés dans près de 30 villes françaises.

Précédés de la mention “j’avais x années”, ce sont donc les témoignages anonymes de plusieurs centaines de femmes au niveau national qui sont ainsi visibles dans l’espace public. Ils ont été recueilli sur les réseaux sociaux suite au #Iwas (“j’avais tel âge”), répandu notamment sur Instagram et TikTok et provenant à l’origine des Etats-Unis.

Si un écriteau mentionne en gros l’âge de la victime au moment des faits, le texte écrit en plus petit vise à pousser les passants à s’approcher pour le lire. 
 
 

Donner de la visibilité aux faits

Collages féministes Dijon est un groupe créé en décembre 2019. Il ne communique pas sur son nombre de militantes mais le groupe est en non-mixité choisie - les hommes hétérosexuels ne peuvent pas en faire partie.

Le collectif agit avec plusieurs buts en tête. “L’espace urbain est masculin donc cela nous permet de se le réapproprier”, explique Léa, l’une de ses membres. “Cela permet de rendre les faits visibles car dans la rue cela attrape le regard. Qu’on soit en voiture, à pied… on le voit.” 
 

“L’idée est que la femme, au cours de sa vie, et ce dès la petite enfance, subit des agressions, des harcèlements et des viols. Des faits lui rappelant ce qu’est être une femme.” 

Léa, membre de Collages féministes Dijon



Ces témoignages privés amenés sur la place publique visent aussi à une remise en cause selon la militante : “on a tendance à penser que cela se passe toujours dans la rue mais un grand nombre d’agresseurs gravitent autour des enfants et des femmes.”

L’avantage d’un tel format, est qu’il laisse aux femmes la possibilité de ne pas décliner leur identité et de rester anonyme vis-à-vis de leur entourage.

Un collage fort mais éphémère

Ce n’est pas la première fois que le groupe réalise des collages. A chaque fois, une trame de fond (libre disposition de son corps, interruption volontaire de grossesse…) mais aussi des messages en fonction de l’actualité, comme la récente nomination de Gérald Darmanin (accusé de viol) comme ministre de l’Intérieur ou l’affaire Polanski. 

Si le collectif essaie de ne pas agir sur les monuments sauvegardés comme le Palais des ducs ou le Théâtre, la Ville ou les riverains retirent les affiches. Léa affirme : “Des colleuses dijonnaises ont été agressées par des hommes parce qu’elles affichaient que ‘le masculin ne l’emporte pas sur le féminin’ “. Ces collages ne sont donc pas voués à être pérennes. “En général, un collage a une durée de vie de quelques jours”, rapporte Léa.
 


Coller dans l’espace public n’est pas sans conséquence. Cette action, illégale, est passible d’amende. Lorsqu’elles sont prises sur le fait par les forces de l’ordre, Léa et les autres militantes peuvent subir un contrôle d’identité et un rappel à la loi, plus rarement être placées en garde à vue.
Alors, pour être le plus discret possible, le groupe agit la nuit. Pour financer le matériel de peinture et de collage et les possibles amendes, il a même lancé une cagnotte en ligne.

Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, des branches du collectif sont également présentes à Besançon (Doubs) ou encore Dole (Jura). Au fil des mois, le mouvement ne cesse de s’étendre partout en France, et pas uniquement dans les grandes villes.


 
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