Elles sont belles et agrémentent souvent nos intérieurs ou nos jardins, mais elles sont toxiques : certaines plantes d'intérieurs ou d'ornement de notre quotidien sont toxiques. Le point sur les intoxications chez les jeunes enfants avec le centre antipoison.

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Ce sont des plantes que l'on a l'habitude de croiser, dans nos maisons et au coin de nos jardins. Décoratives, instagrammables, elles apportent de jolies touches de couleurs à notre quotidien. Et pourtant, quelques précautions sont de mises : leurs feuilles, tiges et fleurs peuvent nous emner.

Chaque année, les centres antipoison et de toxivigilance reçoivent des dizaines d'appels qui les concernent. Les jeunes enfants sont notamment susceptibles de les machouiller et de les consommer.

Le point sur les végétaux toxiques de notre quotidien avec le Dr Marion Evrard, du centre antipoison de l'Est, dont dépend la Franche-Comté. 

  • Le muguet

C'est peut-être la plus connue des plantes d'ornement dont il faut se méfier. Chaque année, le muguet fait l'objet d'appels à la vigilance, notamment du fait de sa ressemblance à l'ail des ours.

"Comme dans beaucoup de plantes, c'est l'ensemble de la plante qui est toxique", décrit le Dr. Evrard. Feuilles, tiges et fleurs ne sont pas consommables : "le muguet, c'est une plante qui est similaire à la digitale". Entre 2018 et 2023, le centre antipoison a reçu 45 appels pour des cas d'exposition d'enfants de moins de 3 ans. 

L'intoxication "commence par des signes digestifs, puis la fonction de conduction du cœur va défaillir". Pas de panique : "la plante en elle-même est toxique, mais tout est toujours une question de dose", explique le Dr. Evrard. En cas de consommation de muguet, ou de suspicion d'exposition, il faut immédiatement appeler le centre antipoison, d'autant plus que "un antidote existe".

  • Le laurier-cerise

Souvent utilisé dans les haies, le laurier-cerise "a une toxicité similaire à son cousin le laurier rose", souligne le Dr. Evrard, "il contient des dérivés cyanés, toute la plante est toxique". Comme le cyanure, la consommation de laurier-cerise peut être mortelle : "ça commence souvent par des troubles digestifs plus ou moins intenses, une sécheresse de la bouche et rapidement des arrêts respiratoires."

Comme pour le muguet, "on a un antipoisondote". Autre bonne nouvelle, il est rare que les quantités absorbées soient mortelles : "la plupart du temps, chez les enfants, ça reste bénin". Mais, "quand il y a un doute, la conduite à tenir n'est pas toujours la même. Il faut nous appeler pour que l'on voie les choses ensemble".

  • Le spathiphyllum

C'est sûrement celui que vous croisez le plus souvent : facile d'entretien, décoratif, le spathiphyllum orne de nombreux salons. Cependant, "la sève contient des cristaux d'oxalate, c'est une toxicité de contact et ça va provoquer des brûlures", explique le Dr. Evrard. 

"Selon la quantité, le rinçage et l'exposition, ça va plus ou moins brûler, décrit-elle, ça peut aller du coup de soleil à la grosse brûlure". Au moindre doute, il ne faut donc pas hésiter à rincer rapidement et abondamment. 

Difficulté pour les jeunes enfants et les bambins : "mâchouiller la feuille, ça extrait la sève et elle pénètre dans la bouche". Le risque est donc de brûler la langue, la bouche, voire la gorge. "Si ça va dans la gorge, on peut avoir des problèmes de déglutition". 

Précaution d'usage : si vous avez des enfants en bas âge, évitez de poser le spathiphyllum au niveau du sol à leur portée.

  • Les arums, l'arum tacheté 

Bien que portant des noms cousins, ces deux plantes n'appartiennent en réalité pas à la même espèce. Cependant, leurs risques sont similaires à ceux des spathiphyllums. "On parle d'un risque d'œdème au fond de la gorge", précise le Dr.Evrard. En cas d'ingestion de quantités plus importantes, des symptômes de type convulsions peuvent apparaître. 

Les baies rouges de l'arum tacheté, présent en extérieur, attirent souvent les jeunes enfants. Au total, les deux plantes sont à l'origine de 65 appels au centre antipoison pour des expositions sur des enfants de moins de 3 ans en Bourgogne-Franche-Comté les cinq dernières années.  

  • L'if commun

L'if commun est, lui aussi, bien fréquemment utilisé pour composer des haies ou des massifs décoratifs dans les jardins. Facile de culture, d'entretien et à la coupe, il est apprécié des jardiniers. Ses baies rouges sont également très jolies, et c'est bien le problème : les enfants sont facilement tentés d'en manger. 

"La pulpe n'est pas toxique, juste un peu indigeste" explique le Dr.Evrard, "par contre, c'est la graine à l'intérieur de la baie, si elle est croquée, qui est toxique". "Ça va atteindre directement la fonctionnalité du cœur, là, on n'a pas d'antidote". Seule une prise en charge médicale des symptômes est possible. Il est donc primordial d'appeler rapidement le centre antipoison. 

À noter que la sève et même la poudre de bois de l'if commun sont toxiques, des précautions sont à prendre quand on jardine. 

Le centre antipoison de l'Est, comme tous les centres antipoison, est disponible 7j/7 et 24h sur 24, au numéro d'urgence 03 83 22 50 50.

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