Dans le Doubs, la rivière la Loue réputée autrefois pour ses eaux claires et ses truites est régulièrement polluée par des rejets. Les poissons en font les frais. De nouveaux effluents blanchâtres ont été constatés samedi 30 avril par la Fédération de pêche et l’Office Français de la Biodiversité (OFB).
Entre Besançon et Pontarlier, la vallée de la Loue est un joyau naturel, un haut lieu du tourisme et de la pêche. Un décor qui a inspiré de nombreuses toiles au peintre Gustave Courbet. Depuis plusieurs années, les rejets dans le milieu naturel se multiplient. Plusieurs jours après que l’alerte ait été donnée, des traces blanches sont encore visibles dans les eaux vertes de la Loue au niveau de la commune de Lods. Voir vidéo ci-dessous.
Samedi 30 avril, les services de l’Etat y ont constaté un rejet de couleur blanche. Il venait du Bief Poutot, un petit cours d’eau qui sillonne la commune de Lods et également d’un autre cours d’eau affluent de la Loue, la Grande Baume. Ces rejets se sont écoulés pendant cinq jours sans que l’origine exacte ne soit déterminée.
Alexandre Cheval garde-pêche dénonce ces écoulements blancs qui se sont déjà produits ces deux dernières années. D’où viennent-ils ? De la vallée ou des plateaux situés au-dessus ? “Ce sont les joies ou le problème du karst, ces écoulements peuvent venir de plusieurs kilomètres du point de pollution” alerte le garde-pêche de la fédération du Doubs.
Des rejets au PH acide
Depuis le début du mois de mars, la Loue a été victime de trois pollutions aux hydrocarbures. Mais cette fois-ci, ce n’est pas ça.
Les pompiers déployés sur place ont pu analyser les rejets. Le PH de l’eau était très acide. Le polluant sera-t-il identifié ? “Dans les laboratoires, généralement, on demande ce que l’on recherche, et là, on ne sait pas ce qu’on cherche !” s'exclame Alexandre Cheval. Des résultats sont attendus sous quinzaine.
Contactée par France 3 Franche-Comté, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ignore encore si ces rejets sont d’origine organique ou minérale. L’OFB n’a pas encore analysé l’impact de cette pollution sur la population piscicole.
Un coup dur de plus pour une rivière en mal de poissons
Le garde-pêche ne cache pas sa colère après ces nouveaux rejets. “Sur les 15 dernières années, on a divisé par 100 voire 200 les biomasses globales sur la Loue qui était un des plus beaux cours d’eau à salmonidés d’Europe il y a 50 ans. Et l’ensemble des données montrent bien que ça continue à diminuer. On n’inverse pas les tendances”.
“Il faut une politique pertinente à hauteur de l’enjeu, on ne l’a pas” déplore Alexandre Cheval face à une Loue qui conjugue désormais la richesse de ces poissons au passé.
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