5,42 euros par heure, des semaines de 96 heures... Des internes en médecine alertent sur leurs conditions de travail

Les internes en médecine font grève pour alerter sur leurs conditions de travail et la dégradation de la situation de l’hôpital public. Une « journée sans internes » est ainsi organisée ce vendredi 28 avril.

Le mouvement a été initié il y a plusieurs semaines par l’Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI). Ce vendredi 28 avril, les internes feront grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Si l’appel n’est pas relayé de la même manière dans tous les hôpitaux, il connaît un écho particulièrement fort parmi les étudiants en médecine.

5,42 euros par heure en moyenne

Ils et elles ne s’attendaient peut-être pas à ça en choisissant leur voie. Devenir médecin, c’est peut-être se confronter à une désillusion. Plus d’un interne sur quatre est gagné par des symptômes dépressifs et des idées suicidaires. 70% d’entre eux travaillent plus de 48h/semaine, ce qui dépasse largement le cadre légal, pour un salaire de 5,42 euros par heure en moyenne. Autant de raisons qui peuvent expliquer le sentiment de mal-être parmi ces médecins en devenir.

« Les internes sont payés moins que le SMIC horaire actuellement. Au vu du nombre d’heures passées à l’hôpital à travailler, ce n’est pas normal », lance Charles Collette, Président de l'Association des internes et chefs de clinique bisontins (AICB). L’une de leurs premières revendications est une revalorisation des salaires de 300 euros nets par mois.

L’ISNI souhaite aussi la mise en place d’un « décompte horaire précis avec de vrais calendriers de service et des vrais tableaux ». Une manière d’ « éviter le dépassement trop important des 48 heures ». Charles Collette justifie : « La majorité des internes font une fois et demie de plus voire le double des heures par semaine. » C’est-à-dire entre 72 et 96 heures par semaine.

Enfin, les internes en grève souhaitent aussi une revalorisation de la prime d’hébergement. En effet, certains étudiants n’ont pas de logement dans la ville dans laquelle il débute leur internat. « Il n’y a pas d’égalité en termes de logement sur tout le territoire français, les prix des logements ne sont pas les mêmes partout, appuie Charles Collette. Malheureusement, les primes ne suivent pas donc beaucoup d’internes sont en difficulté à ce niveau-là. » L’ISNI espère obtenir 300 euros en plus par mois pour les étudiants dans cette situation.

5 700 lits d’hôpitaux fermés en un an

Des revendications qui ont, pour toile de fond, une crise de l’hôpital public. Alors que 20 millions de personnes viennent chaque année aux urgences, il y a eu 5 700 fermetures de lits d’hôpitaux en un an, et 221 fermetures de maternités en trois ans. Les apprentis-médecins sont donc devenus nécessaires au fonctionnement de l’hôpital en France.

Les internes représentent plus de 9000 étudiants en médecine en 2022. Ils et elles ont choisi de s’engager dans des études très longues qui durent parfois plus d’une dizaine d’années. Pendant ce cursus, l’internat, à partir de la 7e année, représente une période pendant laquelle les étudiants sont affectés à un service de l’hôpital pour commencer à prendre en charge des patients jusqu’à devenir autonome.

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