L'association de solidarité étudiante Cop1 a organisé sa première distribution alimentaire, samedi 10 février à Besançon (Doubs), dans les locaux du collectif Hop hop hop. D'autres distributions seront régulièrement organisées afin d'apporter une réponse à la précarité des jeunes.
C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. L'association de solidarité étudiante Cop1 vient d'ouvrir sa dix-huitième antenne à Besançon. Elle a organisé sa première distribution alimentaire samedi 10 février, dans les locaux du collectif Hop hop hop.
Une bonne nouvelle, car "on apporte une réponse à un problème local, la précarité étudiante", Hugo Rossigneux, chargé de développement de l'association, au micro d'Aline Bilinski. Une mauvaise, car la création d'une nouvelle antenne est la conséquence d'une situation difficile que vivent les étudiants sur tout le territoire français.
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"On est content d'aider autant de gens, mais cela montre aussi les besoins des étudiants", ajoute Léa Muzard, la directrice de l'antenne bisontine. Ce samedi, pour cette première distribution bisontine, ils étaient 200 étudiants inscrits. "On s'attendait" à une telle ampleur, commente l'étudiante, qui aurait elle aussi eu "bien besoin" de Cop1 quand elle était en première année d'étude.
L'association a été créée à Paris en réaction à la crise du Covid-19, qui a exacerbé la précarisation des étudiants en France. "Dans un premier temps, on établissait un ordre des priorités" pour l'implantation des antennes, explique Hugo Rossigneux, l'un des cinq salariés de l'association. Très vite, "on s'est rendu compte que les besoins sont omniprésents peu importe les villes. La demande d'aide dépasse à chaque fois les capacités d'accueil."
Une étude réalisée par Cop1 en partenariat avec l'IFOP, publiée en septembre 2023, a mis en lumière le phénomène d'appauvrissement d'une partie de la jeunesse : 36 % des étudiants se privent régulièrement d’un repas par manque d’argent. Ce chiffre grimpe à 58 % pour les étudiants inscrits aux distributions alimentaires.
Des paniers variés et équilibrés
Vêtus de t-shirts blancs reconnaissables, les bénévoles de Cop1 placent dans les cabas des étudiants inscrits des produits frais, des légumes, des conserves, des paniers variés et équilibres. "Je ne m'attendais pas à autant de choses, franchement, on est bien gâtés", se réjouit un étudiant venu pour la distribution, qui est gratuite.
Ces denrées alimentaires sont des dons, mais aussi des achats effectués par l'association. Cop1 fonctionne grâce à un "écosystème partenarial établi à la fois au niveau local et national, avec des associations, des partenaires privés mais aussi des dons de particuliers", explique Hugo Rossigneux. L'association cherche par ailleurs à diversifier les sources d'approvisionnement, afin d'offrir aux étudiants des produits issus de circuits courts et de l'agriculture locale et biologique.
Briser l'isolement des étudiants
Au-delà des distributions alimentaires mais aussi de vêtements, l'association se veut être une porte d'entrée pour "un accompagnement bien plus large, afin de répondre aux différents pans de la précarité étudiante" – l'accès à la culture et aux loisirs, au sport, à l'emploi mais aussi au droit, afin que les étudiants soient informés sur les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
C'est aussi un moyen de lutter contre l'isolement social : "On pense que le public étudiant est épargné, mais en fait pas du tout", soutient Hugo Rossigneux. Selon l'étude menée par l'association, près d’un étudiant sur deux indique se sentir toujours ou souvent seul.
Peut-on souhaiter longue vie à Cop1 ? "Je n'espère pas !", s'exclame Léa Muzard. Deux distributions de nourriture par mois sont pour l'instant prévues par l'antenne de Besançon, mais Cop1 espère rapidement passer à une par semaine en recrutant de nouveaux bénévoles.