Le CHU de Besançon dans le Doubs va pour la première fois traiter des patients dans un accueil de jour où travaillent de façon coordonnée plusieurs professionnels qui apportent une réponse spécifique et adaptée à chaque patient en fonction de ses objectifs.
C’est tout un symbole, l’hôpital de jour en addictologie a ouvert ses portes le 10 octobre, journée mondiale de la santé mentale.
Car l’addiction est une souffrance physique mais aussi psychologique. Les patients ont besoin d’un soutien adapté à leur situation. L’hôpital, situé sur le site de Saint-Jacques dans le centre-ville, accueille des personnes dont les premières tentatives de traitement n’ont pas abouti, des personnes dirigées dans ce centre par leur médecin traitant.
L’équipe de professionnels évalue les besoins des patients, et proposent une prise en charge spécifique. Cela peut être une journée par semaine ou deux semaines. Les hospitalisations sont prévues de 9h à 16h mais elles sont aussi possible en demi-journée.
Pour le Dr Julie Giustiniani, coordinatrice de l'hôpital de jour en addictologie et spécialiste des addictions « il ne faut pas enrayer les éléments positifs des personnes», c’est-à-dire qu’il ne faut pas les couper de leur travail ou de leur famille si cela les aide, si cela fait partie du processus de guérison.
« Pas d’injonction à l’arrêt »
Le traitement est ciblé, il y a un kinésithérapeute, un diététicien, un professeur d’activité physique adapté en plus des médecins spécialistes et des infirmiers.
Il n’y a pas d’injonction à l’arrêt, on veut aller vers un mieux-être global adapté
Dr Julie Giustiniani, coordinatrice de l'hôpital de jour en addictologie
L’hôpital de jour peut accueillir 8 patients en même temps. Il manque encore de personnel, et n’est qu’au début de son aventure.
Les soins peuvent être un accompagnement au sevrage, une réduction des consommations, une aide au maintien à l’abstinence.
Quand peut-on parler d’addiction ?
La principale addiction reste l’alcool, ensuite il y a les autres substances comme les drogues. Mais l’hôpital de jour est aussi ouvert à ceux qui souffrent d’une addiction aux jeux d’argent, aux jeux vidéo et au sexe. Mais quand peut-on dire que l’on est accro ?
C’est quand il y a une perte de contrôle, que les personnes ne sont plus en capacité de s’abstenir, que cela prend trop de place et occupe un temps qui était dédié à autre chose comme le travail, la famille
Dr Julie Giustiniani, coordinatrice de l’hôpital de jour en addictologie
On peut passer par exemple plusieurs heures à jouer à un jeu vidéo parce que l’on est en vacances, mais quand cela entame les heures de sommeil, la qualité du travail et qu’on ne peut pas s’arrêter, c’est qu’on est accro.
Avant de contacter l’hôpital de jour pour une prise en charge, les personnes doivent d’abord passer par leur médecin traitant.