C'est un geste aussi symbolique que pratique. Trente-six enfants et leurs familles, originaires des Balkans, ont été parrainés par un groupe de citoyens et d'élus qui font désormais partie d'un réseau d'alerte et de solidarité en cas de menaces d'expulsion.
Avec l'arrivée des grandes vacances, les militants du CDDLE (COLLECTIF de DEFENSE des DROITS et LIBERTES des ETRANGERS) et de RESF (Réseau Education Sans Frontière) craignent que les menaces d'expulsion de ces enfants et de leurs familles soient plus pressantes. En plein coeur de l'été, personne ne pourra remarquer qu'un copain ou copine de classe ne sera pas à ses côtés à l'école. D'où la mise en ligne d'une pétition "Nous voulons les retrouver à la rentrée". Autre action "remise au goût du jour", les parrainages républicains. A Besançon, il n'y en avait pas eu depuis 2011. Au cours d'une "cérémonie chaleureuse et festive mais aussi politique" chaque enfant parrainé a reçu son certificat de parrainage et une lettre rappelant le sens de cette démarche .
Cette fois-ci, c'est une forme collective de parrainage qui a été mis en place : 24 citoyens et 6 élus ( 5 PC et 1 EELV) ont répondu à l'appel du collectif et du réseau. Il s'agit d'être prêt à se mobiliser en cas d'expulsion d'une de ces familles arrivées en France depuis plusieurs années pour certaines d'entre elles. Sollicité aujourd'hui, le représentant de la préfecture du Doubs n'a pas répondu à notre demande d'entretien téléphonique. Le collectif a rappelé que la CIMADE avait récemment décerné le prix "Nos enfants chéris" à la préfecture du Doubs lors de son palmarès des Charter Awards récompensant "les préfectures qui se sont illustrées en 2015 par leurs pratiques illégales ou abusives" dans le cadre des détentions et rétentions des demandeurs d'asile. A Besançon, le nombre de réfugiés est croissant. Ils viennent de Syrie, d'Irak ou d'autres pays en guerre. Les conflits des Balkans qui avaient poussé sur les routes de l'exil des Albanais, Kosovars, Serbes, font eux partie du passé. Ces pays sont considérés aujourd'hui comme sûrs par l'Etat français. Pour les services préfectoraux, ces demandes d'asile ne seraient donc plus recevables. Le collectif CDDLE et RESF estiment qu'un Etat de droit ne doit pas établir de distinction entre les réfugiés.