La publicité, à Besançon, il y en a trop : les membres des collectifs locaux écologistes Alternatiba et ANV Cop 21 en sont convaincus. Et ce message, ils l'ont revendiqué lors d'une action coup de poing anti-publicité menée dans la nuit du 13 au 14 février 2020.
Gilets fluorescents sur le dos, affiches roulées sous le bras et lampes de poches à la main, les membres des collectifs Alternatiba et ANV Cop 21 s’activent dans les rues de Besançon, cette nuit du jeudi 13 au vendredi 14 février 2020. Le rendez-vous a été donné à 23h30, avec un objectif : recouvrir un maximum d’affiches publicitaires et panneaux numériques présents en ville. Une action suivie dans une vingtaine d'autres villes en France, et symboliquement organisée à la veille de la Saint-Valentin, fête de l'amour mais aussi de la consommation.
Ainsi, en lieu et place des diverses annonces vantant le mérite d'un bijou, d'un parfum ou encore d'une voiture, les 35 activistes présents ont apposés leurs propres pancartes. Et celles-ci arborent des slogans plus écolos que consuméristes : « Dernier mandat pour le climat : des arbres, pas des pubs » ; « Changeons le système pas le climat » ; « Balance ta pub » ou tout simplement « No Pub ».
Triple pollution
« Les écrans et panneaux publicitaires produisent de la pollution », explique Julie, militante ANV Cop 21. Une pollution environnementale « avec tous les déchets que cela produit et consomme », lumineuse « qui a un réel impact sur la biodiversité », mais aussi visuelle pour les habitants.
Besançon est une ville qui a une très forte densité publicitaire
Selon une étude du chercheur en neuromarketing Arnaud Pêtre datant de 2007, les Français seraient exposés à 400 000 à 800 000 messages publicitaires (visuels ou audio) par an. Soit plus de 1000 par jour. A Besançon, on dénombre 450 panneaux publicitaires de 4x3 m. Un nombre élevé, explique Julie, au vu de sa superficie. « Besançon est une ville qui a une très forte densité publicitaire. Et à force d’en voir, ce sont des messages auxquels on ne fait même plus attention. Mais ça reste quand même présent, et ça reflète un certain système de valeurs… »
Certaines rues bisontines arriveraient même presque à saturation : « Dans la rue Dole, on a compté 77 panneaux publicitaires de 4x3 m, et 37 dans la rue de Vésoul », énumère Audrey, porte-parole du collectif Alternatiba Besançon. « Ça fait quand même beaucoup de publicités sur très peu de distance. »
Interpeller habitants et candidats aux élections municipales
À un petit mois des élections municipales, le collectif espère interpeller candidats et habitants sur l’impact sur le climat que représentent ces publicités, et revendiquer « une restriction des messages marchands et de la pollution lumineuse dans l’espace public ». En éteignant, par exemple les panneaux à LEDs, et en supprimant ceux numériques, conformément à la mesure 22 du pacte pour la Transition.
Au total, Alternatiba Besançon aura réussi à recouvrir une centaine de panneaux publicitaires. Majoritairement des panneaux à LEDs, « les plus agressifs visuellement », souffle David, militant ANV Cop 21. Une victoire cependant de courte durée : au petit matin, la plus grosse partie des affiches avaient déjà été enlevées.