Besançon : Edwy Plenel, Marie-Guite Dufay signent une tribune pour défendre deux collaborateurs de presse

Une centaine de signataires demandent l'abandon des poursuites à l'encontre de deux collaborateurs de media indépendants qui couvrent le mouvement des gilets jaunes à Besançon (Doubs). 


Les deux correspondants de presse n'ont pas de carte de presse mais sont présents sur les manifestations des gilets jaunes depuis des mois. Alex reporter à Radio Bip et Toufik correspondant du site Factuel info doivent être jugés le 9 mars 2020 devant le tribunal correctionnel de Besançon. Ils sont convoqués pour violences réciproques. Avec eux à la barre, deux autres personnes.

Les faits remontent au 13 avril 2019. Ce jour là au niveau du quai de Strasbourg près du pont Battant, une altercation éclate entre plusieurs personnes. 

Selon le texte de la tribune, Alex reporter à Radio Bip se serait approché d'un homme incommodé par des gaz lacrymogènes pour lui proposer du sérum physiologique. Ivre, l'homme frappe le correspondant de presse. "Plusieurs manifestants et le correspondant de Factuel, Toufik, interviennent alors pour s'interposer et tenter de le ramener à la raison. En vain. S'en suit une échauffourée. Quand Alex lui demande des excuses, il reçoit un second coup" explique la tribune.
Interpellé par la police qui assiste à la scène, l'homme ivre est placé en garde à vue et à l'issue de celle-ci va porter plainte pour violences. 

Les deux correspondants de presse ont été placés en garde à vue le 20 mai. Le parquet a engagé des poursuites à leur encontre pour violences réciproques. 

"Il est nécessaire de porter cette affaire au niveau politique. On est sur le principe de la liberté de la presse. Le procureur répond à des consignes politiques avec ces poursuites, c'est un prétexte" explique Daniel Bordur, le journaliste fondateur du site indépendant Factuel info. 


Radio Bip et Factuel dénoncent une répression contre les médias indépendants


"Le 14 juillet  un autre reporter de Radio Bip a été emmené au poste avec des gilets jaunes pour vérifier son identité pourtant déjà connue, Toufik a été un temps entravé dans ses déplacements au moment du défilé. Les jours suivants, Toufik a été verbalisé deux fois pour participation à manifestation non autorisée alors qu'il les couvrait... " dénonce la tribune qui rappelle son attachement au à la liberté de la presse. 

La tribune rappelle qu'en France, "les atteintes à la liberté de la presse se sont multipliées ces derniers mois. Elles ont été dénoncées par les trois principaux syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT). « Depuis novembre, de nombreux journalistes ont été pris à partie ou molestés par des agresseurs se revendiquant de leur appartenance aux Gilets Jaunes. Parallèlement, des dizaines de consoeurs et confrères ont été victimes de violences policières : empêchés de travailler, injuriés, agressés, matériels saisis et détruits, cartes de presse subtilisées. Des journalistes ont été visés délibérément par les forces de l’ordre et blessés, certains gravement, lors de ces manifestations sociales d’une ampleur et d’une durée inédites à ce jour. Des journalistes ont été interpellés et placés en garde à vue» explique la tribune. 

Au 10 septembre plus de 300 personnes ont signé la tribune dont de nombreux élus locaux ou engagés sur le plan syndical. Le texte demande l'abandon des poursuites contre les deux correspondants de presse, au nom de la liberté de celle-ci. 


Quelques uns des signataires

  • Edwy Plenel, journaliste
  • Marie-Guite Dufay, président du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté
  • Denis Robert, journaliste
  • Berth, dessinateur de presse
  • Nicolas Bodin, adjoint au maire de Besançon 
  • Jérôme Durain, sénateur, conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté
  • Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon 
  • Barbara Romagnan ex députée du Doubs 
► Le lien pour signer la tribune
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