Des milliers de chercheurs à travers le monde cherchent à endiguer la pandémie de covid-19. A Besançon, le laboratoire universitaire Epilab teste des traitements déjà existants contre le VIH.
"Il y a des similitudes entre le coronavirus et le VIH, les deux sont des virus à ARN, avec des protéines aux fonctions similaires".Sébastien Pasquereau est virologue. Avec l'équipe d'Epilab, l'unité de recherche de l'UFR sciences de la santé de l'université de Franche-Comté, il a décidé de miser sur les similitudes entre les virus responsables pour l'un du covid-19, pour l'autre du VIH. L'Epilab est en effet spécialisé dans les traitements anti-VIH, notamment l'association lopinavir/ritonavir.
Les traitements anti-VIH peuvent-ils soigner les malades du covid-19 ?
L'Epilab va tenter de répondre à cette question en procédant à un large test, uniquement en laboratoire. Au total, une vingtaine de molécules (soit 5 fois plus que la fameuse étude Discovery) sont analysées. Il s'agit de molécules déjà commercialisées et utilisées contre des maladies comme Ebola ou des hépatites sévères."Il y a l'idée d'utiliser des molécules déjà sur le marché, pas trop onéreuses, ce qui permettrait de les utiliser non seulement dans les pays de l'ouest, mais aussi en Afrique", explique le directeur du laboratoire Georges Herbein, qui espère "des médicaments à faible coût pour traiter à grande échelle les malades du covid-19".
Les résultats du laboratoire Epilab devraient être connus d'ici un mois.