Plus de 5500 manifestants se sont retrouvés place de la Révolution à Besançon ce jeudi 5 décembre pour exprimer leur refus ou leurs inquiètudes vis à vis du futureprojet de retraites du gouvernement.
Un long cortège comme on n'en n'avait pas vu depuis longtemps dans les rues de la Boucle. Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées ce jeudi, 5.500 selon la Préfecture, 6.000 selon les organisateurs. Le Préfet avait autorisé le cortège en bordure de boucle pour éviter de paralyser l'activité commercante en cette période de Noël.
Tout juste 10h30 et la place de la Révolution est déjà noire de monde à Besançon chantant Le chiffon rouge #grevedu5decembre
— Barbara Romagnan (@bromagnan) December 5, 2019
Dans le cortège, Alexis un étudiant de 22 ans résume pourquoi il est là : "On a peur pour l'après. On passe notre vie à travailler et au final on se rend compte que cela ne suffit plus. Si on augmente la durée du travail, quand est ce que les jeunes vont rentrer sur le marché de l'emploi ?" dit-il.
Il dénonce aussi les petites retraites : "Les gens qui travaillent de plus en plus longtemps ne peuvent plus vivre".
Vers 13 heures, le dernier rang de manifestants était sur le pont Charles de Gaulle pour se rendre en direction de Micropolis. Le groupe qui comptait des gilets jaunes a tenté de bloquer l'axe de la rue de Dole. Les forces de l'ordre ont fait usage vers 14h30 de gaz lacrymogènes comme l'ont constaté nos confrères de l'Est Républicain présent à cet instant. 5 personnes ont été interpellées indique la Préfecture du Doubs.
? Manifestation à #Besançon. Un groupe de #GiletsJaunes tente de bloquer la route devant Micropolis, les forces de l'ordre utilisent des grenades lacrymo de dispersion. A suivre sur le site de @lestrepublicain pic.twitter.com/uqxyWlC0Y8
— Willy Graff (@WillyGraff_ER) December 5, 2019
A l'origine de l'appel intersyndicale , le futur "système universel" de retraites par points, censé remplacer les 42 régimes existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires). L'exécutif promet un système "plus lisible"et "plus juste", quand les opposants s'attendent à une "précarisation" des retraités. Le SNES évoque pour les enseignants par exemple un perte de 300 à 1000 euros par mois pour les futurs retraités. Plusieurs récents sondages ont montré que le mouvement était majoritairement soutenu par les Français.
#grevedu5décembre : Grosse manif à Besançon ce matin avec plus de 7000 personnes dans le cortège intersyndical avec @SNESFSU @leSNUtwitte @PresseFSU #EtMaRetraite ✊✊✊ pic.twitter.com/lpMN4VMcPC
— SNES-FSU Besançon (@SnesBes) December 5, 2019
Une grève suivie par près d'un enseignant sur deux dans l'académie de Besançon
L’académie de Besançon a communiqué les taux de participation au mouvement :
- Moyenne générale 45,75 % (40,96 % au national)
- Moyenne enseignants 49 % (46,60 % au national)
- Moyenne enseignants 1er degré 56,35 % (51,15 % au national)
- Moyenne enseignants 2d degré 43,41 % (42,32 % au national)
Place de la révolution BESANÇON : du monde ! pic.twitter.com/24cS9srXRU
— SE-UNSA Besançon (@unsa_acad_besac) December 5, 2019
A Besançon, les transports en commun sont perturbés. Côté SNCF, seuls quelques TGV ou trains régionaux circulent. La gare Viotte était particulièrement vide ce matin. Un mouvement suivi également dans le privé. Des salariés de Maty ont annoncé un débrayage ce jeudi 5 décembre.
En raison d'une grève interprofessionnelle, le trafic SNCF sera probablement très fortement perturbé sur l'ensemble du réseau à partir du 5 décembre 2019. Les informations sur les trains circulant le 5 décembre seront disponibles le mardi 3 décembre à 17h sur l'assistant SNCF et
— TER BFC Trafic (@TER_BFC_Trafic) November 29, 2019
S'affichant "calme et déterminé", l'exécutif s'efforçait jeudi de ne pas mettre de l'huile sur le feu face aux grévistes tout en assurant que le flou sur la réforme des retraites serait enfin levé la semaine prochaine. Le projet sera examiné début 2020 par le parlement.
"Nous respectons la mobilisation des Français", a assuré la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye à l'issue du conseil des ministres. "Nous entendons aussi le fait qu'il y a des choses qui leur semblent aujourd'hui flou" dans la réforme, a-t-elle reconnu.
En fin d'après-midi, plus de 450.000 manifestants avaient battu le pavé dans une cinquantaine de villes, sans tenir compte de Paris, selon les comptages transmis par la police ou les préfectures. A Montbéliard, la Préfecture donne le chiffre de 2400 manifestants cet après-midi. Ils étaient 800 à Vesoul.