Besançon : "Cigognes mais pas pigeonnes", les sages-femmes se mobilisent pour "être entendues et considérées"

Les sages-femmes se sont donné rendez-vous ce 26 janvier 2021 devant les locaux de l'Agence Régionale de Santé, à Besançon. Elles se considèrent comme les "oubliées du Ségur de la Santé", qui s'est déroulé à l'été 2020.

Elles sont en colère et comptent bien se faire entendre. Les sages-femmes se sont réunies ce mardi 26 janvier 2021 dans toute la France. En Franche-Comté, elles se sont donné rendez-vous devant les locaux de l'Agence Régionale de Santé.

Leur principale revendication : l'obtention du statut de profession médicale qu'elles n'ont toujours pas, alors même que le Code de la Santé publique les reconnaît comme telles. "Cela fait des années que notre statut n’est pas reconnu. On est invisibles, oubliées. On veut montrer qu’on est en colère", s'insurge une des manifestantes.

Une absence de reconnaissance d'autant plus injuste, selon elles, que "les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes l'ont. Dans l’univers collectif, les sages-femmes sont en dessous des médecins", dénonce Garance De Richoufftz, étudiante en quatrième année à Besançon. Pourtant, les aspirantes sages-femmes doivent réaliser une "première année commune aux études de santé, avec le concours", puis étudier encore quatre ans, en école, avec des stages.

 

Des sages-femmes exclues

Cette absence de reconnaissance a de nombreuses conséquences dans leur vie professionnelle. Par exemple, "on nous a oubliées pour les dotations de masques" au début de la pandémie, relate Noémie Bourgoin, qui exerce à l'hôpital Nord-Franche-Comté, à Trévenans (Territoire de Belfort).

Pis encore : "On ne nous a pas invitées aux discussions du Ségur", qui se sont déroulées à l'été 2020 et qui ont abouti à une revalorisation salariale de... 183 euros, bien insuffisante selon elles.

Car selon les sages-femmes, le salaire n'est "pas à la hauteur de nos compétences, de nos responsabilités. En début de carrière, une sage-femme est à 1700 euros nets, ce qui est largement insuffisant", insiste Sirima-Lorine, qui rappelle que ces professionnelles sont "présentes 24 heures sur 24".

 

Un métier qui n'attire plus ?

Preuve de l'importance de ces revendications : le métier n'attirerait plus les jeunes. "On s’est rendu compte depuis quelque temps, on a du mal à recruter les sages-femmes. C’est donc qu’il y a un réel problème", affirme Noémie.

Les hôpitaux auraient des "difficultés" à les remplacer. Il y aurait également des "places vacantes dans les écoles". 

 

Une vidéo pour exprimer leur souffrance

Pour montrer leur colère, les sages-femmes du centre hospitalier de Dole (Jura) ont réalisé une vidéo. Une manière d'exprimer leur colère, après celle qui avait fait le buzz il y a quelques mois.

En quelque 3 minutes 30, elles ont mis en musique leur souffrance et interpellent Olivier Véran. "À vous, Monsieur le Ministre, cette chanson est destinée, pour vous faire réfléchir sur notre profession", chantent-elles.

Ce message est destiné à montrer leur détermination dans la quête d'un statut "bafoué" : "Vous nous croyez dociles, mais nous sommes en colère", fredonnent-elles, dénonçant qu'il n'y ait "pas de valorisation sur nos jolies feuilles de paie".

Après avoir expliqué "ce qu’est une sage-femme, quel est notre métier, si beau et si complexe", avec parfois "des journées sans manger", elles demandent à être enfin "entendues et considérées". "Nous, les sages-femmes, méritons autant que les autres soignants", concluent-elles.

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