Besançon : "Plus de manifestations au centre-ville", les élus d'opposition montent au créneau

Le travail des commerçants impacté par les manifestations à Besançon ? Pour certains élus de la droite et du centre, la réponse ne fait aucun doute. Dans un communiqué, ils demandent à Anne Vignot de prendre un arrêté interdisant aux manifestants d'emprunter les artères commerçantes du centre-ville.

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Un itinéraire qui pose problème. Dans un communiqué, les élus de l’opposition au conseil municipal de Besançon ont interpellé la maire Anne Vignot et le préfet du Doubs Joël Mathurin sur le parcours des manifestations les samedis après-midi. Les représentants de la droite - soutenue par les élus du MoDem - jugent l’itinéraire emprunté au centre ville pour rejoindre la préfecture comme un désagrément supplémentaire pour les commerçants, déjà durement touchés par les restrictions sanitaires. 

"On pourrait trouver un itinéraire bis"

"Nous ne remettons pas en cause le droit de manifester mais les trajets empruntés doivent être revus pour éviter que nos rues commerçantes soient à nouveau pénalisées" estime Ludovic Fagaut, élu LR et vice-président au Conseil départemental du Doubs "Quand tous les samedis, des rassemblements plus ou moins importants passent par le centre-ville, c’est dérangeant. Cela peut empêcher les clients de venir, ça crée du désagrément dans les rues". 

L’itinéraire habituellement emprunté par les manifestants passe effectivement par les rues du centre-ville de Besançon. Le cortège s’élance généralement de la place de la Révolution et rejoint ensuite la Rue des Granges et la Grande Rue, les principales artères commerçantes, avant de se disperser au niveau de la préfecture : "On sait bien que les manifestations finissent toutes devant la préfecture donc on pourrait facilement trouver un itinéraire bis" explique de son côté Adrien Pourcelot, directeur de l’Union des commerçants de Besançon, "Le 24 novembre dernier, la manifestation de l’Union des métiers de l’Industrie de l’Hôtellerie (UMIH) a montré que c’était tout à fait possible, en partant de la chambre des métiers et en passant par le quartier de Chamars par exemple". 
 

Pour les élus de l’opposition comme pour les commerçants, c’est surtout la récurrence des rassemblements d’envergure qui pose problème. S’ils s’accordent à dire que les manifestations se passent généralement bien à Besançon, le climat n’en reste pas moins anxiogène à leurs yeux : "C’est une problématique qui dure depuis le mouvement des gilets jaunes" estime Ludovic Fagaut, "A Besançon il n’y a pas de problème mais quand on voit ce qu’il se passe à Paris ou ailleurs, ça peut créer un sentiment d’insécurité potentiel. Beaucoup de gens nous disent qu’ils ne veulent plus venir en ville à cause des manifestations" poursuit l’élu de droite. 

"Les commerçants sont à cran"

"Tout le monde sait qu’on ne pourra jamais rattraper en décembre le chiffre d’affaire perdu en novembre" constate de son coté Adrien Pourcelot, "Avec la période que nous traversons, les commerçants sont à cran. Les clients viennent dans un climat de tension le samedi. Il faut vite trouver un compromis pour faire baisser cette angoisse car il y a une volonté de rébellion et aujourd’hui, on sent que l’étincelle peut craquer à tout moment". 

Le 27 novembre dernier, plus de 1000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Besançon pour manifester contre le projet de loi sécurité globale. Ce week-end, ils étaient environ 700 à avoir de nouveau répondu à l’appel des syndicats : "Quand je vois le monde qu’il y avait dans les magasins au centre-ville ce samedi, je suis un peu surpris" s’étonne Julien Juif, secrétaire du syndicat Solidaire 25 dans le Doubs, "Je pense qu’il ne faut pas exagérer. A Besançon tout se passe toujours très bien. La préfecture est au centre-ville donc forcément il faut y faire un petit tour mais généralement, ça ne dure pas plus de 10-15 minutes et tout se passe très bien". 
 
La manifestation du samedi 5 décembre n’a effectivement pas empêché les Bisontins de sortir. Les allées du centre-ville étaient bien garnies ce week-end, une semaine après la ré-ouverture des commerces dits non-essentiels. Un contraste saisissant avec les scènes de désertification vécues pendant le confinement. 

"Il n'y a jamais de débordements à Besançon"

"On fait toujours en sorte de ne pas déranger les commerçants » explique Julien Juif, « On pourrait aussi aller manifester dans les bois où il n’y a personne ? Le but d’une manifestation, c’est qu’elle soit un minimum visible. Pour moi c’est un faux-débat. Il n’y a jamais eu de casse à Besançon donc je ne vois pas ce qui pose problème. Il y a des sujets un peu plus importants qu’une manif qui dure 5 ou 10 minutes au centre-ville" répond le syndicaliste, qui dit préférer voir une réaction de certains élus sur d’autres sujets. "J’aurais aimé voir certains élus monter au créneau concernant à la loi liberticide qui est en train d’être mise en place". 

"Il y a un consensus pour dire que nous ne remettons pas en cause le droit de manifester, mais nous voulons travailler sereinement" ajoute le directeur de l’Union des commerçants bisontins, "Il y a d’abord eu les gilets jaunes, puis la réforme des retraites, et maintenant des rassemblements toutes les semaines. Pour certains, ça commence à faire beaucoup" ajoute-t-il en s’appuyant sur un constat : la perte de certains consommateurs du plateau, entre Pontarlier et Besançon. 

"J’ai perdu beaucoup de clients qui venaient de là-bas" explique une commerçante du centre-ville, "Maintenant le week-end, ils préfèrent faire leurs courses à Pontarlier". "Certains consommateurs ont en tête les images d’altercations à Paris. C’est une question de perception" analyse Adrien Pourcelot, qui dit croire au droit fondamental de manifester, mais souhaite que la préfecture trouve un nouvel itinéraire "convenable". 
 
Pour l’instant la maire de Besançon Anne Vignot n’a pas réagi publiquement aux différents communiqués publiés par les élus de l'opposition. Le sujet pourrait être remis sur la table lors du prochain conseil municipal, alors que d’autres rassemblements sont prévus un peu partout dans la région le 12 décembre prochain. 
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