"Ce sont les précaires de l'éducation nationale" : ce mardi 13 juin, un appel à la grève pour les AESH dans les écoles

Ce mardi 13 juin, un appel national à la mobilisation est lancé pour les AESH, ces assistants qui accompagnent les élèves handicapés en classe. Recrutements insuffisants, salaires en deçà du SMIC, précarité… Les syndicats de personnel de l'Éducation nationale dénoncent leur statut. En Franche-Comté, la mobilisation devrait rester symbolique.

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Ce mardi 13 juin, un appel national à la grève pour les AESH est lancé par six syndicats dans tous les établissements scolaires. Il s'agit à la fois de demander plus de moyens pour ces assistants, qui accompagnent en classe et soutiennent les élèves handicapés, et de réclamer de meilleures conditions de travail et salariales.

À noter qu'en Franche-Comté, les organisations syndicales ont fait le choix de ne pas relayer spécifiquement le mot d'ordre de la grève, en préférant se concentrer sur une journée d'information, aux personnels de l'Éducation nationale tout comme aux AESH. "Les AESH gagnent tellement peu, elles n'arrivent pas à se mettre en grève" explique Marjorie Brenet, représentante du SNUIPP – FSU, "perdre une journée de salaire pour elles c'est énorme". "C'est un métier qui a à la fois un besoin urgent de se syndiquer, que tellement précarisé que c'est forcément très difficile" se désole Olivier Coulon, secrétaire académique de la CGT Educ'ation.

Des salaires en dessous du SMIC

"Ce sont les précaires de l'Éducation Nationale" dénonce Marjorie Brenet. "Elles sont à ras du SMIC, et même souvent sous le SMIC", complète Olivier Coulon. Car les AESH sont des contractuelles, payées au SMIC horaires, et sur un temps partiel subi. "Ce ne sont que des contrats à temps partiels, entre 20 et 24 heures, et encore, c'est rare, car ils suivent les temps scolaires" explique Marjorie Brenet.

La plupart des AESH ne peuvent pas vivre décemment de leur salaire. On a des collègues qui sont donc des travailleurs pauvres, payées entre 600 et 800 euros

Marjorie Brenet, représentante du SNUIPP – FSU

"Elles sont obligées d'avoir un autre travail en complément, et tout ça avec des situations de plannings qui varient très vite et très rapidement, qui rendent la vie très compliquée, surtout pour les jeunes mamans" continue Olivier Coulon. Des conditions de salaires qui participent à augmenter le turnover.

Manque de personnel et de formation

Les syndicats dénoncent également un nombre bien trop faible d'AESH. D'autant plus que "les budgets sont fixés par an". Alors, lorsque de nouveaux besoins arrivent, comme lorsqu'un élève est diagnostiqué et reconnu handicapé, "on les partage". "Une AESH qui, il y a  5-6 ans suivait un élève pendant 20 heures, maintenant, elle va suivre 2, 3, voire 4, et même parfois 5 élèves" se désole la représentante SNUIPP. "Elle va saupoudrer son aide. Quel accompagnement ont ces enfants ?"

Autre grief : le manque de formation. Une "soixantaine d'heures, la première année" selon Marjorie Brenet. "C'est très généraliste et pas suffisant" s'agace-t-elle. "Nous sommes dans l'obligation d'accueillir tous les élèves, mais quand le handicap est très fort, si les AESH ne sont pas formées, elles n'y arrivent pas, et les enseignants non plus". "Tout le monde paie cette précarité et ce manque de formation"

Enfin, autre point de discorde : la fusion des statuts d'AESH et d'AED, les "assistants d'éducation", autrement dit les surveillants (ou "pions") dans les collèges et lycées. "On leur dit 'on va augmenter vos heures, donc on va fusionner', donc elles vont faire de la surveillance" s'agace Marjorie Brenet "on les déconsidère, ce ne sont pas les mêmes métiers, et on ne sait pas comment cela sera organisé". Alors que la profession souffre déjà des nombreux déplacements imposés d'un établissement à l'autre, au fil de la journée.

En Franche-Comté, ce mardi 13 juin, les syndicats ont choisi d'organiser une conférence de presse, avec le témoignage d'un AESH concerné. Des actions d'informations des AESH sont également organisées. Les AESH de la région sont néanmoins libres de se rallier au préavis national de grève.

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