La journée mondiale de la vasectomie a lieu ce mardi 13 novembre. L'occasion d'aborder la question de la contraception masculine et plus particulièrement de la vasectomie, grâce au témoignage de Samuel, un Bisontin de 38 ans qui a choisi ce moyen de contraception. Témoignage.
Il existe encore peu de moyens de contraception pour les hommes. En France, l'une des méthodes les plus redoutées est la vasectomie. La vasectomie est une opération qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Si cet acte médical est courant dans certains pays du monde, en France les mentalités évoluent doucement.
Nous avons rencontré Samuel, un jeune Bisontin de 38 ans qui a fait le choix de réaliser une vasectomie, pour assurer la contraception dans son couple et permettre ainsi à sa compagne de se débarrasser définitivement de son stérilet. Pour parvenir à cette opération rendue légale en 2001, ce dernier a dû s'entretenir plusieurs fois avec des médecins parfois peu à l'écoute. Il y a dix ans, Samuel avait déjà tenté une vasectomie mais s'était vu refuser l'accès à cette opération. L'entretien psychologique qu'il avait dû effectuer n'avait pas réussi à convaincre le médecin du bien fondé de sa démarche.
En France, les médecins sont peu formés à cette pratique et parfois frileux. "Les hommes désireux de se faire stériliser, eux [contrairement aux femmes pour la ligature des trompes], rencontrent parfois cinq ou dix urologues avant de parvenir à en trouver un qui accepte de pratiquer l’opération" explique Slate.fr. De plus, en France, un délai de rétraction de 4 mois est imposé obligatoirement au patient avant de réaliser une vasectomie.
Écoutez le témoignage de Samuel :
"Au Royaume-Uni, 21% des hommes sont vasectomisés"
"J'entends des fois des gens me dire 'Mais alors, tu ne vas pas te perpétuer... Après toi rien ?!'. Moi ce que j'apporte c'est la vasectomie. C'est à dire que grâce à la vasectomie j'arrête la progression de l'humanité et la ramification de l'espère humaine à ma personne. Je considère que c'est une contribution de valeur" nous a confié le Franc-Comtois, qui ne souhaite pas avoir d'enfant pour des raisons principalement éthiques. Après deux semaines douloureuses, Samuel n'a plus aucune séquelle de son opération. Ses rapports sexuels n'ont pas été détériorés après sa vasectomie. Pourtant, les a priori persistent.
"Seulement 0,8 % des hommes sont vasectomisés en France, alors que les femmes sont près de cinq fois plus en proportion à se faire ligaturer les trompes pour assurer leur contraception. Au Royaume-Uni, 21% des hommes étaient en effet vasectomisés en 2008" expliquent nos confrères du journal Marianne. En Belgique, de plus en plus d'hommes ont également recourt à cette méthode contraceptive.
Éric Huyghe, professeur d’urologie et d’andrologie à l’université Toulouse-1, déclarait dans Le Figaro : "J’ai été formé aux États-Unis, à Houston. La culture y est très différente et on y a recours plus facilement. Aujourd’hui, j'observe une évolution des mentalités en France. De plus en plus d’hommes font la démarche et veulent être acteurs de la contraception dans leur couple."
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