Coronavirus : à Besançon, quels sont les restaurateurs qui proposent des plats à emporter pendant le confinement ?

Resto Bar Besac, c’est l’annuaire qui répertorie les bistrots proposant la vente à emporter et les livraisons. Un moyen pour les restaurateurs à Besançon de pallier le manque de recettes et de poursuivre leur activité pendant le confinement lié au Covid-19.

Des rideaux baissés, mais des effluves de plats, qui embaument les rues de Besançon. Depuis le 21 avril 2020, Resto Bar Besac répertorie les restaurateurs qui proposent des plats à emporter. Une initiative pour soulager, les bistrots et les bars, fermés depuis le début du confinement.

« Resto Bar Besac, c’est un moyen de donner de la visibilité aux collègues », raconte Catarina, qui travaille dans un bar du centre-ville. C’est un projet est « né dans l’urgence », grâce au BBRBU (« Bars, boîtes, restos de Besac unis »). La page Facebook de Resto Bar Besac est gérée par cinq à six personnes, toutes issues des bars ou des restaurants bisontins. Et tout le monde est invité à rejoindre le groupe. Catarina précise : « Les restaurants peuvent s’y inscrire sur la page Facebook, via un petit questionnaire. »

 
 

« Ramer dans le même sens »


« Je ne m’attendais pas à ce mouvement de solidarité à Besançon », raconte Vincent Da-Col, propriétaire de BYS Factory. Le cuisinier voit dans ce projet un moyen de « partager les galères », et « ramer dans le même sens ». Depuis le début du confinement, son restaurant n’a pas fermé, mais les gestes de précaution se sont multipliés : se laver les mains au gel hydroalcoolique en plus du savon classique, désinfecter toutes les surfaces, même après le lavage, organiser le restaurant pour accueillir les clients et les livreurs tout en respectant la distanciation sociale ... « Et même des masques fabriqués avec la machine à coudre de ma grand-mère », réplique Vincent, d’un ton enjoué.

C'est toute une organisation à revoir pour Arnaud Verdot, gérant du Café Vaites. Même si les restaurants proposent souvent des prix plus bas - puisqu'il n'y a plus le coût du service en salle - d'autres dépenses s'ajoutent en temps de confinement : des boîtes pour les plats, des couverts. Le troquet a été repensé comme un « drive » : les clients viennent chercher leurs commandes à la fenêtre.
 


Au Taj Mahal, c'est Lisik Hamid-Butt qui s'occupe des livraisons. « Mon mari prépare les plats et je mets tout dans ma voiture », détaille-t-elle. Grâce à ses clients fidèles, et au bouche-à-oreille, les restaurateurs sortent un peu la tête de l'eau. La propriétaire rigole, un peu amère : « On sauve les meubles, mais il n'y aura que les meubles qu'on pourra sauver. »
 

« Sans mon collègue, on rigole moins »


Pour Vincent Da-Col, Resto Bar Besac a permis un mouvement de solidarité. Même si les livraisons via les plateformes Deliveroo et Uber Eats restent stables, beaucoup plus de gens se déplacent pour récupérer leur commande, « des personnes plus touchées par [leur] sort ». Car depuis le début du confinement, son employé en cuisine est en chômage partiel. Désormais seul aux fourneaux, le propriétaire raconte : « Sans mon collègue, on rigole moins ».

C’est aussi le cas de Julien Basilico, un des propriétaires de la pizzeria St-Nicola. Le père est en cuisine, et le fils gère la salle, ou du moins, s’occupe des livraisons et des plats à emporter. Trois employés ont été mis en chômage partiel. Avec la crise sanitaire, la pizzeria ne réalise que 20% de son chiffre d’affaire habituel. Une situation difficile qui risque de s’aggraver : « Mon père appelle les assurances, et elles ne répondent même pas. »

 
 

Des sourires à travers les masques



Car les livraisons et les plats à emporter ne compensent pas totalement un service au restaurant, aussi bien d’un point de vue économique, que d’un point de vue social. Vincent Da-Col remarque : « Ce que j’aime, c’est le plaisir d’amener une assiette, et de voir le client sourire ». Ici et là, s’esquissent des sourires à travers les masques, mais pas plus d’interactions.

Et cette situation risque de durer. « C'est décourageant », confie Lisik Hamid-Butt. La perspective d'une réouverture de son petit restaurant, avec des tables entourées de plexiglass, ne l'enchante guère. « Vous iriez dans un endroit où vous mangez à plus d'un mètre de vos amis ? », demande-t-elle. Et même après la pandémie, c'est tout une profession à reconstruire. La restauratrice, s'interroge, inquiète : « Comment sera le paysage bisontin après cette crise, les restaurants et surtout les bars ? Qu'est-ce qu'on va faire ? »





 
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