Le professeur Samuel Limat, qui préside la commission médicale d'établissement (CME) de l'hôpital Jean-Minjoz de Besançon était l'invité du 19-20 mercredi 22 décembre. Il a fait le point sur la prise en charge des patients covid-19, dont 70% ne sont pas vaccinés.
A trois jours de Noël, la situation est "extrêmement tendue" à l'hôpital Jean-Minjoz de Besançon, indique sur le plateau de France 3 Franche-Comté le professeur Samuel Limat.
"On est peut-être au pic de la 5e vague, estime le président de la commission médicale d'établissement du CHRU. On a plus d'une soixantaine de malades et entre 22 et 24 malades covid en réanimation, en permanence. Environ 70% ne sont pas vaccinés, cela ne varie pas depuis quatre semaines".
Pour absorber cette vague de malades, l'hôpital a déprogrammé une partie de ses activités habituelles, notamment des opérations chirurgicales, mais le quotidien reste chargé. "Les hôpitaux sont pleins depuis l'été. On doit faire face à toutes les tensions hospitalières hivernales habituelles", explique Samuel Limat.
On demande beaucoup aux équipes, on a dû aménager les congés des fêtes de fin d'année
Samuel Limat, président de la commission médicale d'établissement du CHRU de Besançon
Extrait du JT 19-20 de France 3 Franche-Comté du 22 décembre 2021
Sous tension depuis deux ans, l'hôpital a perdu beaucoup de personnels soignants. Résultat: pour prendre en charge les malades covid, certains ont vu leurs congés supprimés. "Malheureusement, tous les hôpitaux sont confrontés à des tensions de ressources humaines, notamment les soignants, et Besançon n'échappe pas à cette situation, poursuit le médecin. On demande beaucoup aux équipes. On a dû aménager les congés des fêtes de fin d'année. On a aussi beaucoup de soignants sous astreinte au cas où l'on doive rouvrir des lits la semaine prochaine."
Une chose a changé du tout au tout : la vaccination.
Samuel Limat, président de la commission médicale d'établissement du CHRU de Besançon
Pour Samuel Limat, les Français doivent absolument se faire vacciner: "Il faut vraiment que tous les gens vaccinés aillent faire leur dose de rappel, pour se protéger et protéger les autres".
100.000 doses de vaccins supplémentaires allouées aux centres de vaccination
Face à la progression fulgurante du variant omicron, l’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté encourage la population éligible au rappel vaccinal à prendre rendez-vous.
"Avec le variant omicron, un schéma vaccinal à deux doses ancien de plusieurs mois ne suffit plus : un rappel vaccinal est nécessaire pour rehausser son niveau de protection contre les contaminations et contre les formes graves de la maladie. Il est donc urgent que toute personne éligible, parce que vaccinée depuis plus de 5 mois, bénéficie de ce rappel" communique l'ARS.
100 000 doses supplémentaires viennent d’être allouées aux centres de vaccination de Bourgogne-Franche-Comté. Elles s’ajoutent aux 24 000 rendez-vous encore disponibles à ce jour d’ici la fin de l’année.
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans est désormais possible dans les centres de vaccination.