Le procès de Sébastien F. alias « Sanglier » a débuté lundi 22 mars à Paris. Ce quadragénaire originaire de Besançon et proche de la mouvance néo-nazie, est jugé avec 9 personnes pour avoir dégradé l’Arc de Triomphe, en décembre 2018 lors d’une manifestation des gilets jaunes à Paris.
Ce mardi 23 mars, le tribunal a remontré la photo d'un pilier de l'Arc de Triomphe, tagué avec cette inscription « Augmenter le RSA Sanglier ». C'est cette inscription qui est attribuée au Bisontin de 43 ans, trapu, blouson en cuir et masque Harley Davidson sur la visage lorsqu'il s'avance à la barre pour répondre aux questions de la présidente.
Devant le tribunal, cet ancien militaire incarcéré en janvier 2019 à Fleury-Mérogis pour les faits commis à l’Arc-de-Triomphe et chez qui les enquêteurs ont retrouvé de très nombreuses armes, des drapeaux nazis ou encore un portrait d'Hitler, nie en bloc. Selon ses dires, il n'aurait jamais pu dégrader ce monument historique.
C’est « le pire affront que l’on puisse me faire, on m'a sali » a-t-il expliqué devant la présidente. Selon lui, il a, avec des amis, protégé la flamme du soldat inconnu puis quitté les lieux « tôt », car « les gens commençaient à faire n’importe quoi ».
« Je n’aurais jamais souillé un monument à la mémoire des anciens combattants » plaide celui qui a été poursuivi par la justice après une dénonciation anonyme. En plus, il n'a jamais touché le RSA, explique-t-il.
Le Bisontin soupçonne Serge Ayoub de l’avoir dénoncé. Cette figure de l'ultra-droite dont il était proche à l'époque aurait, selon l’ancien légionnaire, été agacé que le tag mette « les projecteurs » sur sa mouvance. Un avocat des parties civiles lui rappelle que devant les enquêteurs, il avait plutôt soupçonné les services de renseignement. Le procès doit durer jusqu’au 27 mars.
Violences et dégradations
L’homme a un casier judiciaire qui comporte plusieurs mentions notamment pour faits de violences et dégradations. En avril 2019, il a été condamné à Besançon pour avoir donné un coup-de-poing américain à une victime lors de violences en réunion commises en avril 2018, square Saint-Amour à Besançon. L’homme avait été condamné alors à 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.