Le procès débute ce lundi 22 mars à Paris. 10 personnes sont jugées pour avoir dégradé le monument en décembre 2018 lors d’une manifestation des gilets jaunes. Parmi eux, un homme de Besançon (Doubs).
Il a été incarcéré en janvier 2019 à Fleury-Mérogis pour les faits commis à l’Arc-de-Triomphe. Ce Bisontin est âgé d’une quarantaine d’années, c’est une figure de la mouvance néo-nazie bien connue à Besançon par les services de police-justice. L’homme vivait jusqu’à présent à Chalèze dans le Doubs. Un graffiti “Augmenter le RSA” dessiné sur l’Arc-de-Triomphe lui serait reproché. Selon le Parisien, l’homme aurait été désigné aux enquêteurs sur la base d’un renseignement anonyme.
Armes, objets du IIIe Reich retrouvés à son domicile près de Besançon
Une perquisition à son domicile a permis de retrouver toute une panoplie d’objets nostalgiques du IIIe Reich : un tableau et une photo d'Hitler, deux drapeaux nazis frappés de la croix gammée, de nombreuses armes ont également été saisies.
L’homme a reconnu être présent sur les lieux le 1er décembre 2018, mais nie être l’auteur des inscriptions découvertes sur le monument. En tant qu’ancien militaire, il se défend même d’avoir voulu protéger le monument.
L’homme a un casier judiciaire qui comporte plusieurs mentions notamment pour faits de violences et dégradations. En avril 2019, il a été condamné à Besançon pour avoir donné un coup-de-poing américain à une victime lors de violences en réunion commises en avril 2018, square Saint-Amour à Besançon.L’homme avait été condamné alors à 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
Il comparaît du 22 au 27 mars avec 9 autres personnes pour répondre du saccage du célèbre monument parisien.
Quand l'acte 3 des gilets jaunes s'emparent du monument parisien
Le 1er décembre 2018, les gilets jaunes manifestent pour la troisième fois à Paris. Les deux précédentes manifestations ont connu des débordements, mais l’acte 3 va vite dégénérer. Les forces de l'ordre sont surprises par la violence qui embrase les rues de la capitale dès le matin.
Près d'une centaine de véhicules incendiés, des façades brûlées, vitrines brisées, commerces pillés... Puis ces scènes quasi insurrectionnelles autour de l'Arc de Triomphe dans l'après-midi. On y voit des gilets jaunes perchés sur le monument, des tags sont dessinés sur la façade du monument. Le périmètre de sécurité tombe. Des manifestants entonnent La Marseillaise autour de la flamme du soldat inconnu, d'autres piochent sur la place de l'Etoile les morceaux de pavés qui serviront de munitions face aux forces de l'ordre. À coup de gaz lacrymogènes, des policiers tentent de disperser la foule.
Certains manifestants parviennent à pénétrer à l'intérieur du monument historique, saccagent les lieux, pillent la boutique de souvenirs, accèdent au sommet pour se prendre en photo au-dessus de Paris, gilet jaune sur le dos. Bilan : un million d'euros de dégâts et cinq oeuvres d'art endommagées.
400 interpellations ce jour-là, 10 personnes seulement jugées devant le tribunal correctionnel
Le Bisontin surnommé ‘Le Sanglier” sera jugé avec 9 autres personnes. La plupart ont une vingtaine d’années et viennent des quatre coins de France.
Un petit nombre de personnes jugées qui peut surprendre. Plus de 400 personnes avaient été interpellées à Paris ce jour-là. L'accusation l'a reconnu : "Force est de constater que les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits", (n'ont) pas pu être identifiés". "C'est le procès des petits poissons, les gros poissons ne sont pas là", résume Véronique Massi, avocate de l'un des prévenus. Ils seront jugés notamment pour des dégradations aggravées et vols par effraction.