La maire de Besançon présidente de la foncière Aktya annonce que cette structure est en capacité d'assurer le rachat du bâtiment des Galeries Lafayette, dont la mise sous sauvegarde vient d'être validée par le Tribunal de commerce de Bordeaux. "Le site n’a aucune vocation à être abandonné" a rassuré la maire EELV Anne Vignot ce mercredi 22 février lors d'un conférence de presse.
Le bâtiment des Galeries Lafayette pourrait donc être racheté par la société foncière publique Aktya, a annoncé Anne Vignot, en qualité de présidente de cette foncière immobilière ce 22 février après-midi. Dans le même temps, le Tribunal de commerce de Bordeaux actait la mise sous sauvegarde de la vingtaine de magasins Galeries Lafayette appartenant au groupe Hermione People & Brands.
Situé en plein cœur de la boucle bisontine, le bâtiment de 10.000 mètres carrés est le navire amiral de l’économie du centre-ville. Etabli au 44 rue des Granges, le commerce possède trois entrées (Grande rue, rue des Granges et place du 8 Septembre). ll est détenu depuis 2018 par Michel Ohayon, également propriétaire d’une vingtaine de magasins Galeries Lafayette.
"Nous avons tous les moyens de racheter ces murs"
Anne Vignot, maire (Europe Écologie Les Verts) de la ville de Besançon et présidente de la communauté urbaine Grand Besançon Métropole, se veut rassurante. Via la foncière Aktya, dont elle est la présidente, elle annonce que Aktya envisage “le rachat des murs des Galeries Lafayette, s’il fallait en venir là”. "Nous souhaitons dire aux salariés que nous ne les laisserions pas tomber et que nous ferions tout ce que nous pourrions pour les soutenir”, a-t-elle ajouté.
L’idée, c’est de garder l’activité commerciale de ce lieu, mais c’est peut-être l’occasion de lui redonner une autre dimension plus adaptée au commerce d’aujourd’hui.
Anne Vignot, présidente d'Aktya
Bernard Bletton, directeur général délégué d'Aktya, a précisé que la société n'avait "pas vocation à s'interposer" face à d'éventuels investisseurs. Aktya est une société dont les principaux investisseurs sont la communauté urbaine du Grand Besançon Métropole (32.88 %), la ville de Besançon (12.72 %), la région Bourgogne Franche-Comté (10.25 %) et la caisse des Dépôts et Consignation (24.53 %).
Les Galeries dans la tourmente
Hermione People & Brands, maison mère d’une vingtaine de magasins régionaux des Galeries Lafayette et son propriétaire Michel Ohayon, ont annoncé samedi 18 février avoir déposé une demande de mise sous sauvegarde au Tribunal de commerce de Bordeaux. C’est une procédure qui s'applique aux entreprises qui ne sont pas encore en cessation de paiement.
La mise sous sauvegarde a été validée ce mercredi 22 février dans l'après-midi par le Tribunal de commerce de Bordeaux.
D'autres enseignes détenues par Michel Ohayon via Hermione People & Brands (HPB), à savoir Camaïeu, Go Sport et Gap France, sont actuellement dans la tourmente. Camaïeu a été brutalement liquidé en septembre, laissant quelque 2.600 salariés sur le carreau, le tribunal de commerce de Grenoble a placé en redressement judiciaire Go Sport, et les salariés de Gap France ont exercé un droit d'alerte économique.
Après Belfort, Besançon tente de sauver son centre-ville
En Bourgogne-Franche-Comté, les sites de Besançon (Doubs), Belfort (Territoire de Belfort) et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) sont concernés. Ces magasins “restent opérationnels à date" indiquait le groupe, le 20 février. Selon nos informations, à court terme, "les livraisons vont reprendre et l'activité va pouvoir continuer".
Les salariés des magasins franc-comtois avaient manifesté leur inquiétude le 14 février dernier, à Belfort et Besançon. “On a l'impression d'être oubliés", déploraient des salariées belfortaines. À Besançon, l’enseigne emploie 75 personnes et 90 personnes travaillent au sein du bâtiment.
La ville de Belfort envisage également de racheter les murs en cas de vente. "Si cela se passe mal, en cas de vente, la Ville rachètera les murs dans l'objectif de conserver l'enseigne des Galeries Lafayette", avait promis Damien Meslot, le maire LR de Belfort, au micro de Catherine Schulbaum, le 14 février 2023.