Une deuxième soirée « zéro déchet » se tient ce soir, à Besançon. L’occasion d'écouter quelques zéro-gaspilleurs du Doubs qui recyclent, chinent, réparent, bricolent, innovent.
La Semaine européenne du développement durable s’achève ce mardi 5 juin, également journée mondiale de l’environnement. Le calendrier des dates symboliques s’étoffe, mais la planète, elle, étouffe. Pour lutter contre le réchauffement climatique, les mouvements locaux " zéro déchet" fleurissent dans de nombreux pays.
L'association Zéro Déchet Besançon organise justement ce soir sa deuxième soirée spéciale, dédiée à la pollution plastique.
" Pas si dur que ça en a l'air"
La thématique tombe à pic. La semaine dernière, la Commission européenne a effectivement présenté une batterie de mesures pour bannir les produits en plastique à usage unique. Dans le viseur de la Bruxelles : des cotons-tiges, des pailles... Autant d'objets que Laura Treimane, créatrice de Zero Waste en Lettonie, a évincés de son quotidien.
De passage à Besançon, la jeune étudiante en profite pour se joindre à l'évènement. "En fait, c'est pas si dur que ça en a l'air, c'est à la portée de tous ! C'est une mode, mais ça ne devrait pas. On ne devrait pas considérer ça"
Laura a étudié en Espagne, voyage actuellement en France et s'apprête à rejoindre son pays, la Lettonie. " Historiquement, ce pays appartenait à l'Union soviétique. Il n y avait pas de capitalisme. On avait des choses en quantités limitées, dont on devait les réutiliser, les partager... J'ai l'impression que les jeunes en Lettonie se sentent moins concernés ".
100 % zéro déchet : abandonner le mythe, accepter la réalité
Mais Laura garde espoir. Loin de vouloir établir une séparation entre les "zéro wasters et les autres", elle voit les mentalités progressivement changer. " De toute manière, personne n'est parfait. On ne peut jamais être complètement zéro déchet ."
Les participants de la soirée sont déjà convaincus. Ils ont fait le choix de chiner, recycler, récupérer, composter. Mais qu’ont-ils encore du mal à abandonner ? Nous avons recueilli la parole de quelques zéro-gaspilleurs.
►Céline, 27 ans, orthophoniste
« Les mouchoirs en papier et les sopalins ! On est toujours enrhumés avec mon copain et on utilise une tonne de mouchoirs, on ne trouve pas ça hygiénique les mouchoirs en tissus, et beaucoup moins pratique ».
► Jérôme Scherer, fondateur Zéro waste Besançon
« Le fromage….j’aimerais m’en passer, parce que j’estime que c’est pas très sain pour la planète… Mais j’adore ça alors je l’achète local, sans emballage ».
► Alex, 31 ans, chargé de mission de déchet à l’Ascomade
« Mes voyages en France, et aussi à l'international – j’en fais environ deux par an-. C’est difficile de parvenir au zéro déchet. Il y a des choses non valorisables, les préservatifs, les mégots de cigarette ».
►Fabienne Laude, 59 ans, restauratrice
« Je tiens un restaurant et c’est compliqué de supprimer tous les emballages… A titre personnel j’utilise des bocaux, je composte. Mais c’est vraiment difficile d’appliquer ça au milieu de la restauration ».
► Marine, 28 ans, animatrice
« Une eau gazeuse en bouteille…Je cherche une alternative mais j'aime trop cette eau-là. »
Pratique : La soirée se tiendra à Besançon, dans les locaux de l'association Hophophop, 2 place Saint-Jacques. La présentation de Laura Treimane, dédiée à la pollution plastique, sera suivie par des petits ateliers de fabrication. Réservations et renseignements sur la page facebook. Prix libre.