La guerre entre l'Ukraine et la Russie laisse craindre un enlisement du conflit. Des milliers d'Ukrainiens fuient leur pays, en quête d'asile. En Franche-Comté, quelles villes pourraient les accueillir ?
Alors que nombreux Ukrainiens quittent leurs terres pour se réfugier en Pologne et dans d'autres pays frontaliers, la question de leur arrivée en France pourrait se poser. S'il est peut-être un peu tôt pour parler de l'organisation logistique, des édiles nous donnent quelques éléments sur un possible accueil de réfugiés ukrainiens.
Anne Vignot, maire de Besançon (Europe Ecologie Les Verts)
« La ville de Besançon est une ville d’accueil, une ville qui veut jouer son rôle social. Besançon répondra à ses obligations, en respectant des traités internationaux qu’on a tous signés, c’est-à-dire d’accueillir les réfugiés.
Aujourd’hui, on a un peuple qui est victime, alors on a l’obligation morale de les accompagner, de les aider. Il est nécessaire qu’on s’organise. J’en ai parlé au secrétaire général ce matin, à la préfecture, pour connaître la position de la France. Serait-elle similaire à celle de l’Afghanistan ? S’il est nécessaire de mobiliser les territoires, nous serions prêts à recevoir un certain nombre de personnes en très grave danger. »
Marie-Noëlle Biguinet, maire de Montbéliard (Divers Droite)
« J’ai entendu qu’il y avait déjà des fuites d’Ukrainiens, et d’Ukrainiennes surtout qui rejoignaient la Pologne – les hommes étant réquisitionnés pour la guerre. L’accueil de réfugiés, c’est une situation à laquelle il faudrait réfléchir, bien sûr. On connaît d’abord les missions d’accueil de la France, de tous temps. Nous avons rarement accueillis des personnes venant de l’Est, pour de multiples raisons. Aujourd’hui, bien sûr que c’est un sujet sur lequel il faudrait se pencher, pas que Montbéliard. Cette situation est d’une tristesse absolue. »
Damien Meslot, maire de Belfort (Les Républicains)
« Ce que je souhaite, c’est qu’il n’y ait pas de réfugiés, et que les frontières internationales, et notamment, celles de l’Ukraine, soient reconnues. Mais si l’Etat nous demande d’accueillir des réfugiés ukrainiens, bien sûr que Belfort prendra sa part. Je me sens solidaire du peuple ukrainien. Rappelons que la ville de Belfort est jumelée avec Zaparoje, en Ukraine. »
Fernand Burkahlter, maire de Héricourt (Parti Socialiste)
« La question paraît prématurée. Je n’ai aucun logement libre à Héricourt. Aucun. Quand ils sont vides, c’est ce qu’on appelle une vacance technique, c’est-à-dire qu’on y fait des travaux pour les remettre en l’état. En plus, ce n’est pas la mairie qui a la main mais Habitat 70. Je ne sais vraiment pas si on a de la place disponible… »
Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole (Divers Droite)
« C’est compliqué, je dois avoir un débat avec mes élus mais je pense qu’ils iront dans le même sens que moi. Oui, sur le principe, je suis tout à fait favorable si cette vague migratoire arrive en France. Avant nous, il y a d’autres pays, plus proches, pour les accueillir comme la Pologne, la Hongrie, l’Allemagne, la République Tchèque ou encore l‘Autriche… Je suis optimiste. Peut-être que d’ici quelques jours, quelques semaines, il y aura un cessez-le-feu. Mais il ne faut pas oublier que notre pays a connu une situation similaire pendant la Seconde Guerre Mondiale. Nos compatriotes ont été contents de trouver des pays pour les héberger. »
Alain Chrétien, maire de Vesoul (Agir la Droite Constructive)
« On envisage d’accueillir des réfugiés ukrainiens. On a déjà des liens avec ce pays : des familles vésuliennes accueillent depuis des années des enfants de Tchernobyl. Il faut qu’on soit prêt au cas où… On recense les logements vides et disponibles immédiatement. Ainsi que les places disponibles au FJT Foyer des Jeunes Travailleurs. Dès le début de la semaine prochaine, j’aurai un rapport. On pourrait accueillir une petite dizaine de familles. Pour les logements vides, le problème sera de trouver des meubles. »