"Il devait être mort depuis plusieurs années" : un squelette humain, habillé, retrouvé dans le cagibi d'un immeuble

Mardi 6 août 2024, un squelette humain a été découvert dans un "cagibi-placard" d'un immeuble désaffecté de Besançon (Doubs). Le défunt, encore habillé, serait décédé il y a plusieurs années. Une enquête a été ouverte pour clarifier les causes de la mort et trouver l'identité de la victime.

C'est une macabre découverte, qui conserve pour l'instant une bonne part de mystère. Dans la matinée du mardi 6 août 2024, un squelette humain a été retrouvé dans un "placard-cagibi", au 9ᵉ étage d'un immeuble situé au 1 rue de Champagne, à Besançon (Doubs).

"L'immeuble était en voie de démolition" explique le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux. "Lorsque les salariés en charge de vider les lieux et de vérifier de possibles traces d'amiante ont fait un dernier tour, ils sont tombés sur ce squelette. Ce sont eux qui ont prévenu la police".

Un cagibi transformé en logement ?

Selon le parquet, "le squelette est celui d'un homme" et "avait encore un caleçon au moment de sa découverte, ainsi qu'un masque chirurgical" comme on en portait pendant la pandémie de Covid-19. 

Le défunt avait visiblement investi le cagibi. Il l'avait aménagé comme un petit logement très précaire, y avait fixé quelques étagères.

Etienne Manteaux,

procureur de la République de Besançon

À quand date le décès ? "On ne peut rien affirmer pour le moment" continue le procureur. "Mais on peut penser qu'avec l'état de décomposition avancé du cadavre et la présence de ce masque chirurgical, il était là depuis plusieurs années. La mort date sûrement de 2020 ou 2021". Les questions restent toutefois nombreuses. Qui était le défunt ? Comment est-il mort ? Comment s'est-il retrouvé dans une telle situation ?

Un profil "assez marginal"

Afin d'en savoir plus, le parquet de Besançon a ouvert une enquête pour "recherches des causes de la mort". "L'autopsie a décelé plusieurs blessures aux crânes" détaille Etienne Manteaux. "Mais impossible de savoir si elles sont responsables du décès. La porte du placard était fermée depuis l'intérieur. Au vu des premières investigations, cet homme présentait un profil assez marginal, peu intégré dans la société".

Un des scénarios retenus par la justice serait que cet individu, "aurait investi" le placard "dans un contexte ou l'immeuble se vidait de ses occupants" avant sa démolition. "C'est terrible, mais c'est quelque chose d'assez classique dans des immeubles promis à la destruction, mais qui sont encore debout" assure la justice.

Il n'y avait plus personne dans l'immeuble. Voilà pourquoi, malgré la putréfaction du corps, qui dégage de fortes odeurs, personne n'a donné l'alerte plus tôt.

Etienne Manteaux,

procureur de la République de Besançon

Pour "mettre un nom sur la victime", le parquet de Besançon a prélevé un os du squelette pour en extraire de la moelle osseuse, afin d'en tirer une empreinte ADN. "Nous croiserons ensuite les résultats avec les profils présents dans notre Fichier national automatisé des empreintes génétiques [le FNAEG, NDLR]" précise le procureur. "Mais ce fichier ne recense que l'ADN des délinquants. Si le défunt n'avait jamais fait parler de lui pénalement, nous ne pourrons pas retrouver son identité".

Il y a donc une forte possibilité qu'on ne sache pas qui était cet homme, sans doute décédé seul, et blessé. Un triste fait divers qui n'est malheureusement pas isolé dans le Doubs. En avril dernier, un corps momifié avait été retrouvé dans un appartement de Montbéliard, abandonné depuis plusieurs années. Des tragédies qui viennent tristement rappeler les problématiques d'exclusion et de solitude vécues par une partie de la population française. 

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