INTERVIEW. Dessin, hygiène, encre...un tatoueur vous donne ses conseils pour un premier tatouage

Alors que le Besançon International Tattoo Show est de retour ces 18 et 19 juin 2022 à Micropolis pour une neuvième édition, nous avons demandé à Quentin, tatoueur à la Galerie des Martyrs à Besançon, ce qu’il faut savoir avant de sauter le pas pour un premier tatouage.

Bien réfléchir au modèle et à l’artiste en amont

Avant toute chose, il faut choisir le tatoueur selon le type de tatouage souhaité car chaque artiste a son style. Il faut aussi penser à vérifier les notations et commentaires postés sur les artistes. Il ne faut pas grand-chose pour rentrer dans cette profession, donc elle se développe de plus en plus et pas forcément de la meilleure façon pour tout le monde.

Il faut déterminer le type de tatouage que l’on souhaite, en couleur, en noir, avec tel ou tel style d’ombrage, etc. Le mieux étant de se rendre directement dans un shop. Le tatoueur va questionner la personne sur la dimension, le motif ou encore l’emplacement que souhaite la personne afin de déterminer si le projet est réalisable ou pas. Il est possible de venir avec un croquis, une photo ou simplement une idée, puis le tatoueur fait ensuite un travail de dessin, de création artistique.

« Le but est d’avoir une hygiène irréprochable »

Pour être tatoueur et ouvrir son shop, il faut uniquement suivre une formation d’hygiène et de salubrité. Comme un cabinet médical, voire même plus, nous sommes soumis à des règles. Nous devons utiliser un nettoyant de surface, porter des gants, se laver les mains très régulièrement et nettoyer notre poste de travail avant chaque client.

Le but est d’avoir une hygiène irréprochable car nous faisons des plaies, superficielles certes, mais ce sont des plaies quand même, il y a du sang. Il faut protéger le client, mais aussi le tatoueur. Il y a un risque de contamination croisée, c’est-à-dire que si le tatoueur ne respecte pas les règles d’hygiène, il peut transmettre une maladie d’un client à l’autre ou l’attraper lui-même.

Avant de commencer à travailler, le tatoueur va désinfecter toute la zone à tatouer et raser si nécessaire avant de pouvoir poser le stencil (calque de tatouage).

Quelques contre-indications à connaître

On ne tatoue pas les femmes enceintes ou qui allaitent, ni les personnes hémophiles. Les hémophiles saignent énormément donc l’encre a du mal à prendre, elle est directement rejetée avec le sang. Il faut également faire attention aux allergies à des substances contenues dans les encres. Il n’est pas possible non plus de tatouer une zone sur laquelle de l’eczéma revient régulièrement car cela poserait des problèmes dans le vieillissement du tatouage.

Evidemment, on ne tatoue pas les mineurs. Et, ils nous arrivent de refuser de tatouer des zones comme les mains, car trop visibles, pour des jeunes de 18 à 21 ans pour un premier tatouage. Nous leur expliquons que ce n’est pas une bonne idée et leur conseillons de choisir un autre emplacement.

Sinon, tous les types de peau peuvent être tatoués. Plus une peau est blanche plus elle est fine, et plus une peau est mate ou foncée plus elle est dure. On s’adapte en mettant le voltage de nos machines plus ou moins fort.

La composition des encres est règlementée

L’Union européenne a récemment diffusé une liste de pigments qu’il fallait réformer. Tous les fournisseurs d’encre ont donc été obligés de se mettre aux normes en supprimant certaines substances considérées comme dangereuses. Pour 2023, ils vont faire pareil pour l’encre noire.

Un tatouage, ça s’entretient

Après la séance de tatouage, il y a des soins à appliquer pendant une semaine. Il est également déconseillé de prendre des bains, de s’exposer au soleil dans le mois qui suit ou de faire du sport les dix premiers jours. Et de manière générale, un tatouage ça n’aime pas le soleil. Donc il faut toujours le protéger avec de la crème solaire indice 50 avant une longue exposition.

Le prix est variable

Le prix est variable d’une boutique à l’autre. Certaines fonctionnent avec un tarif horaire, d’autres déterminent le prix selon le motif, l’emplacement, les détails, la grosseur, etc.

Le tatouage végan, c’est possible !

Dans mon shop, nous travaillons dans une démarche végan. Nous sélectionnons nos produits de sorte à ce que dans tout le processus de tatouage, rien ne contienne ou n’ait été testé sur les animaux. Par exemple, nous n’utilisons pas de vaseline classique qui contient de la graisse venant de sous la peau du mouton. A la place, nous utilisons du gras d’aloe vera. De manière générale, nous essayons d’avoir une approche la plus naturelle possible car nous sommes une profession qui utilise beaucoup de plastique pour protéger et assurer une bonne hygiène. Pour notre part, nous nous tournons vers des protections en amidon de maïs qui sont biodégradables.

Besançon International Tattoo show, un événement de passionnés

Le Besançon International Tattoo Show s’installe à Micropolis pour la neuvième année consécutive. Plus de 250 artistes régionaux, nationaux et internationaux seront présents pendant deux jours. L’occasion pour les visiteurs de se faire tatouer ou de découvrir la culture tatouage. Des créateurs et marchands présenteront également leur travail. Bijoux, sérigraphies ou pièces de collection, il y en aura pour tous les goûts. Des spectacles influencés par la culture tattoo sont également au programme.