Besançon : Le fondateur des salles de sport Liberty Gym mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale aggravée

Les fondateurs des salles de sport Liberty Gym ont été interpellés, mercredi 11 décembre, et mis en examen. Une information judiciaire a été ouverte pour soupçon de blanchiment de fraude fiscale aggravée.

Mise à jour : Le fondateur des salles de sport Liberty Gym, Patrick Boillin, a été mis en examen,  vendredi 13 décembre 2019 à Besançon, pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, organisation frauduleuse d’insolvabilité, abus de biens sociaux et abus de confiance. Après un an de détention provisoire, il sera jugé en 2023. L’instruction est toujours en cours indique le parquet de Besançon au 14 avril 2022. Dans un communiqué, publié en décembre 2019 l’enseigne Liberty Gym s’est désolidarisée de son président fondateur, Patrick Boillin. Elle indique que les franchisés ayant un club sous l’enseigne Liberty GYM sont des gérants indépendants.

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L’un des mis en examen, un homme de 49 ans, vient d’être mis en détention provisoire. Cet ancien athlète de fitness a monté un réseau de salles de sport Liberty Gym en France. 

Interpellé mercredi 11 décembre, il a été mis en examen, avec sa concubine, pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, abus de biens sociaux, abus de confiance et organisation frauduleuse de la solvabilité. Le couple, déjà connu de la justice, sera jugé mercredi 18 décembre pour des faits similaires.

Le couple vit majoritairement à Paris et gère directement une dizaine de salles en France, dont 4 à Besançon.
En France, une soixantaine d’enseignes Liberty Gym sont franchisées : ces salles ne sont donc pas concernées par les fraudes présumées.  
 

Des créanciers pas payés 


C’est l’alerte donnée par un artisan bisontin qui met la puce à l’oreille de la justice, en 2018. L’artisan en grande difficulté financière réclame au fondateur de Liberty Gym la somme de 200 000 euros pour des travaux réalisés. 

L’avocate de l’artisan saisit le tribunal de commerce de Besançon, qui réalise alors que « le débiteur n’a aucun élément de patrimoine en France. On constate une forme d’insolvabilité organisée de la part du débiteur de cette somme », explique le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux. "L’homme n’a quasiment pas de compte bancaire en France. Il n’a aucun élément saisissable ». 

Le cas de l’artisan n’est pas isolé. D’autres entreprises sont également concernées. Location de matériel de sport, contrats de nettoyage des salles : les créanciers sont nombreux et ne peuvent pas être payés. 
 

Les fonds auraient été transférés dans deux sociétés domiciliées à l’étranger


Le parquet de Besançon soupçonne l’individu de fraude fiscale. Il saisit alors le service d’enquête judiciaire des finances, qui « permet de mettre en évidence un schéma complexe de fraude fiscale présumée », selon Patrice Bertrand, chef du service d’enquêtes judiciaires des finances de l’unité locale de Lyon Dijon. 

« L’enquête est en cours, mais on constate un fonctionnement commercial spécifique pour empêcher les créanciers d’accéder au capital : tous les fonds étaient systématiquement remontés vers deux sociétés principales, domiciliées en Grande-Bretagne, à Cardiff »

Le montant de la fraude présumée reste la grande inconnue. « Plusieurs centaines de milliers d’euros sont avérés, mais on parle peut-être de plusieurs millions d’euros », selon le procureur de la République.  Une information judiciaire est ouverte pour permettre à d’éventuels débiteurs de se manifester. Le couple encourt jusqu'à 10 ans de prison. 

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